La Législature approuve à l'unanimité la première école franco-indienne

La loi HB 261 approuvée hier au Sénat facilitera l’ouverture de l’École Pointe-au-Chien en août 2023 pour les familles franco-indiennes et cadiennes des Paroisses Terrebonne et Lafourche.

De gauche à droite: Will McGrew, CEO de Télé-Louisiane et VP de l’École Pointe-au-Chien; Patty Ferguson Bohnee, Tribu Pointe-au-Chien et VP de l’École Pointe-au-Chien; Theresa Dardar, Tribu Pointe-au-Chien; Donald Dardar, Vice-Président de la Tribu Pointe-au-Chien et Président de l’École Pointe-au-Chien; Norby Chabert, ancien Sénateur de Louisiane pour Terrebonne. 31 mai 2022 au Sénat de Louisiane (Télé-Louisiane)

Will McGrew, PDG & Rédacteur en Chef, Télé-Louisiane

Misé à jour le 3 juin 2022 à 6:30 pm pour noter le résultat du Comité de Conférence entre les deux Chambres de la Législature.

Dans une situation sans précédent récent dans la politique québécoise, ça parle de la Louisiane dans le débat public au Québec. Le Premier Ministre de cette nation franco-américaine frère l’Honorable François Legault a récemment déclenché cette conversation équand il a défendu à plusieurs reprises la nécessité d’un contrôle québécois sur l’immigration en s’appuyant sur le risque que le Québec devienne “une Louisiane.”

Pendant ce temps-là en Louisiane et encore sans précédent récent, le Comité d’organisation de l’École Pointe-au-Chien finalisait avec des Députés et Sénateurs de Louisiane les détails techniques et démarches administratives pour préparer le vote final dans le Sénat sur la loi HB261 qui autorisera l’ouverture de l’École en août 2023.

Après quelques heures en session, le Sénat a considéré et approuvé à l’unanimité cette loi ambitieuse et attendue depuis longtemps vers 4 pm hier le 31 mai. 35 Sénateurs ont soutenu l’initiative et aucun a voté contre. La Chambre des Députés avait fait pareil en avril avec 97 votes affirmatifs.

L’école sera une institution publique de l’État avec un Comité indépendant nommé à majorité par les Tribus autochtones de la région des bayous au Sud-Est de l’État. Elle sera la première école d’immersion française dans les Paroisses de Terrebonne et Lafourche (à haut pourcentage francophones) et la première école franco-indienne du pays.

L’École Pointe-au-Chien sera basée dans les bâtiments de l’ancien “Pointe-aux-Chênes Elementary School” (Pointe-au-Chien est la version indigène originale du nom). Les enfants de ce village franco-indien et cadien divisé par le Bayou qui porte le même nom y avaient étudié pendant des générations avant sa fermeture soudaine l’année passée par le Comité scolaire de Terrebonne.

L’établissement scolaire est un symbole important pour la Tribu Pointe-au-Chien : elle représente pas seulement un pilier communautaire dans l’histoire récente de ce peuple mais à la fois un souvenir de la discrimination féroce qui leur interdisait d’aller à cette école avant les années 1960s puis les punissait pour parler leur français après leur intégration dans les décennies suivantes.

La loi HB261 a été portée par le Représentant de la Paroisse de Terrebonne et le Speaker Pro Tempore de la Chambre des Députes Tanner Magee avec 18 co-auteurs dont le Président du Sénat Page Cortez de Lafayette et les Députés de Terrebonne et Lafourche Beryl Amedée, Joseph Orgeron et Jerome Zeringue. Le Sénateur "Big Mike” Fesi qui représente aussi cette région a défendu la loi dans la Chambre haute.

La Chambre des Députés a rejeté mercredi le premier juin quelques uns des amendements techniques du Sénat et un Comité de Conférence a été organisé pour résoudre les différences entre les versions votées dans les deux Chambres. La rapport finale des conférenciers des deux Chambres a été soumise jeudi 2 juin 2022.

Après une signature du Gouverneur très probable dans les prochaines semaines, l’École Pointe-au-Chien deviendra une institution officielle de l’État dès juillet 2022 et ouvrira pour des élèves entre Pre-K et la quatrième grade (4th) en août 2023. Dans l’entre-temps, le Comité de direction de l’École sera constitué et sera chargé de bien dépenser son budget de $3 million afin de reconstruire l’établissement après les dommages d’Ida et préparer la (ré)ouverture prévue pour août 2023.

La lutte de cette communauté franco-indienne et leurs alliés à travers l’État est devenue un des causes phares du mouvement louisianiste contemporain et son succès représente le plus grand investissement de l’État louisianais dans son fait français. Une invitation au Gouvernement québécois pour célébrer cette victoire pour la Francophonie nord-américaine est plus que probable.