Des étudiants et des jeunes professionnels d’Amérique du Nord, d’Amérique du Sud et des Caraïbes ont participé à l’Université d’été qui a été axé sur des sujets pertinents pour les francophones des Amériques.
Par Jonathan Olivier
Mieux comprendre la diversité de la francophonie des Amériques était le but de la sixième édition de l’Université d’été sur la francophonie des Amériques, qui a eu lieu à Lafayette la dernière semaine complète de mai.
Le programme, tenu à l’extérieur du Canada pour la première fois, a été organisé par l’Université de Louisiane à Lafayette (UL) et le Centre de la francophonie des Amériques (CFA), un organisme québécois qui cherche à faciliter les relations entre les francophones des Amériques. La conférence était structurée comme un cours offrant 45 crédits, composé de 50 participants : 30 du Canada et 20 du reste des Amériques, y compris les États-Unis, l’Amérique du Sud et les Caraïbes.
« C'est vraiment d'offrir une perspective sur la francophonie des Amériques, a déclaré Sylvain Lavoie, président-directeur général du Centre. C’est un moment de formation, d'échange, de réseautage également aux étudiants et aux participants qui viennent et contribuent aussi à ce lien entre les francophones de découvrir, de partir à l'aventure, de créer des ponts entre les différentes régions. »
Les sujets de cette conférence étaient axés sur plusieurs enjeux auxquels font face les francophones de l’hémisphère occidental qui existent souvent en situation minoritaire. Lafayette a été l’endroit tout indiqué pour discuter du français comme langue minoritaire en raison de l’état de la langue dans la région.
Guyaume Boulianne de la baie Sainte-Marie en Nouvelle-Écosse est venu en Louisiane plusieurs fois pour explorer le lien acadien de la région et jouer de la musique. Cette fois-ci, il a noté avoir pu explorer ce que la francophonie signifie pour lui.
« Notre francophonie et la Louisiane sont peut-être plus similaires à cause qu'on a la Acadian connection là, Boulianne a déclaré. Mais quelqu'un qui vient du Chili, qui parle français, je suis pas nécessairement convaincu qu'on ait un rapprochement identitaire par rapport à ça. Mais, ce qui nous rejoint, c'est la francophonie. »
Le thème dominant du programme était la diversité de la francophonie des Amériques, et les participants ont été encouragés à explorer davantage ces liens. C’était une occasion pour les francophones d’interagir avec d’autres qui, même s’ils diffèrent au niveau culturel, partagent un lien linguistique commun. Justin LeBlanc, directeur du développement économique et du tourisme à Cap-Acadie, au Nouveau-Brunswick, a participé au programme afin de mieux comprendre ces similarités.
« Je veux vraiment comprendre les enjeux de ces différentes communautés francophones, il a déclaré. Je sais qu'au Nouveau Brunswick, on est la province officiellement bilingue, mais on se retrouve quand même à se battre pour nos droits, parfois, comme les francophones. Donc c'est vraiment une ouverture d'esprit que j'essaie de comprendre les réalités de ces gens. »
Un accent particulier a été mis sur la Louisiane et sa population francophone, avec des présentations de Barry Ancelet, Joseph Dunn, Lawson Ota, Christine Verdin et d’autres. Parmi les sujets abordés étaient des enjeux des changements climatiques auxquels font face les franco-indiens louisianais, comme la Tribu indienne Pointe-au-Chien et la Nation unie Houma, ainsi que l’importance de l’expression en français pour ceux qui existent en situation minoritaire. Les participants ont également fait une excursion à Arnaudville afin de souligner plusieurs initiatives de la paroisse Saint-Landry, comme l’École Saint-Landry et le Campus d’immersion française et centre culturel Saint-Luc.
Le programme était un autre événement international qui a démontré la résilience et l’importance de la communauté francophone de la Louisiane après la visite du président français Emmanuel Macron dans l’État en décembre. Nathan Rabalais, professeur agrégé d’études francophones à UL, a déclaré que la Louisiane était un choix logique pour ce programme grâce à la relation du Centre avec des chercheurs locaux et des activistes culturels de l’État. « Les thèmes de cette édition de l'Université d'été font en sorte que UL Lafayette soit un endroit idéal pour explorer ces sujets », Rabalais a déclaré.
En janvier, l’Université de Louisiane à Lafayette est devenue la première université américaine à rejoindre l’Agence Universitaire de la Francophonie, un réseau international de 1 000 membres à travers 122 pays qui encourage le développement culturel et économique dans la francophonie. Afin de continuer à faciliter les relations, l’Université s’engage à offrir plus d’occasions d’accroître sa présence au sein de la francophonie
« Le Département de Langues Modernes œuvre pour offrir des certifications en français professionnel ainsi que de nouveaux cours sur la traduction et le français des affaires et des médias en lien avec des sites touristiques et des entreprises locales », Rabalais a déclaré.