Le Gouverneur John Bel Edwards gracie à titre posthume le militant noir louisianais derrière l’affaire infâme de la Cour Suprême Plessy v. Ferguson qui a autorisé la ségrégation raciale de l’État en 1896.
Will McGrew, PDG & Rédacteur en chef, Télé-Louisiane
Le Gouverneur de l’État de la Louisiane a signé ce matin un ordre étatique pour gracier Homère Adolphe Plessy, le militant créole de la Nouvelle-Orléans qui avait essayé sans succès en 1892 de mettre fin à la ségrégation en entrant dans un char réservé aux blancs dans un train à destination de Covington à l’autre côté du Lac Pontchartrain. La signature du Gouverneur confirme la recommandation du Comité étatique de graces dans leur réunion en novembre passé.
Plessy a été arrêté par des autorités louisianaises équand il avait refusé de quitter le char du train pour blancs. Avec le soutien de son association militante créole basée à la Nouvelle-Orléans—le Comité des Citoyens—il a porté plainte pour essayer de renverser la décision. En 1986, la Cour Suprême des États Unis a rejeté sa pétition et a confirmé la légalité de la ségrégation raciale de l’État en l’encadrant dans la doctrine infâme de “séparés mais égaux.”
La Cour Suprême a finalement annulé sa décision en Plessy et a mis fin à la ségrégation dans les institutions publiques dans l’affaire Brown v. Board of Education en 1954 après plus de 50 ans de racisme d’État à travers le pays. Malgré le progrès racial depuis ce moment, l’héritage militant et l’identité louisianaise, francophone et créole d’Homère Adolphe Plessy (anglicisé à Homer Plessy dans l’histoire états-unienne) et de ses compatriotes dans le Comité ont été largement oubliées dans le récit anglo-américain de la lutte antiraciste.
Bien que cette histoire ne soit pas assez connue, la Louisiane avant et après la Guerre Civile n’était pas seulement une capitale de l’économie esclavagiste, elle était aussi la capitale de la commerce, de l’écriture et du militantisme noir des États-Unis. Ironiquement, une grande partie des porteurs de ce combat—les gens de couleur libres avec des créoles anciennement esclaves libérés après la Guerre—se considéraient d’abord comme des citoyens créoles, louisianais et francophones qui se sont inspirés de la philosophie républicaine française dans leur lutte pour l’égalité.
Bien que cette histoire ne soit pas assez connue, la Louisiane avant et après la Guerre Civile n’était pas seulement une capitale de l’économie esclavagiste, elle était aussi la capitale de la commerce, de l’écriture et du militantisme noir des États-Unis. Ironiquement, une grande partie des porteurs de ce combat—les gens de couleur libres avec des créoles anciennement esclaves libérés après la Guerre—se considéraient d’abord comme des citoyens créoles, louisianais et francophones qui se sont inspirés de la philosophie républicaine française dans leur lutte pour l’égalité.
Dans les dernières années, cet riche heritage afro-créole est de plus en plus revendiqué par des Louisianais. Cela est le resultant notamment des importantes oeuvres d’histoire et de littérature publiées récemment par des chercheurs et écrivains louisianais dont Economy Hall: The Hidden History of a Free Black Brotherhood de l’écrivaine néo-orléanaise Fatima Shaikh et Afro-Creole Poetry in French from Louisiana’s Radical Civil War–Era Newspapers (Édition bilingue) de Clint Bruce, professeur d’études acadiennes et transnationales à l’Université Sainte-Anne en Acadie du Nord.
Le militantisme d’Homère Adolphe Plessy a été aussi honoré pour la première fois dans le milieu diplomatique lors de la visite de l’Ambassadeur de France aux États-Unis Philippe Étienne. Le 30 novembre passé, M. Étienne a planté un arbre à coté de la plaque qui commémore le combat de Plessy en présence du Procureur de la Nouvelle-Orléans Jason Williams, la Consul de France en Louisiane Nathalie Beras et les fondateurs de la Fondation Plessy et Ferguson, Phoebe Ferguson et Keith Plessy, tous les deux descendants des deux partis opposants de l’affaire Plessy v. Ferguson.