Dunn : En Louisiane, la création d’emplois est un élément essentiel pour le mouvement francophone
Il existe déjà des lois étatiques qui ont comme objectifs la mise en valeur et le renforcement des entreprises francophones en Louisiane. La prochaine étape est de les financer et de créer des postes.
Il existe déjà des lois étatiques qui ont comme objectifs la mise en valeur et le renforcement des entreprises francophones en Louisiane. La prochaine étape est de les financer et de créer des postes.
Taalib Auguste (à droite), qui parle anglais, français et créole louisianais, est membre d’une équipe multilingue qui dirige des visites à la Plantation Laura à Vacherie. Taalib Auguste
Par Joseph Dunn
Ancien directeur du Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL), Joseph Dunn est directeur des relations publiques et du marketing à la Plantation Laura, à Vacherie, en Louisiane.
À la Plantation Laura à Vacherie, en Louisiane, des touristes français, québécois et belges attendent le tour à 13h dans la boutique. Ce site historique créole, une ancienne plantation de canne à sucre, propose trois visites en français tous les jours : une le matin et deux l’après-midi. Lorsqu’il lui fut demandé si l’option de suivre un tour en langue française avait influé sur sa décision de visiter Laura, Guillaume, un Français, répondit, “Il est important d’avoir une visite en français pour comprendre cette histoire. En France, nous avons une certaine fantaisie par rapport à la Louisiane. La manière dont elle est présentée dans les publicités et à la télévision nous fait croire qu’on va entendre au moins quelques personnes parler français, mais nous sommes là depuis trois jours. Ici, c’est le premier endroit depuis notre arrivée où nous avons rencontré des locaux qui parlent français.”
L’expérience de Guillaume n’est pas exceptionnelle. C’est la norme pour les touristes francophones qui séjournent en Louisiane. Géraldine, Québécoise, fut elle aussi en Louisiane récemment. En visitant des musées de renommée internationale à La Nouvelle-Orléans, elle fut étonnée par l’absence d’options d’interprétation multilingue. Les panneaux et bornes numériques sont uniquement en anglais. “En tant que Québécoise, je cherche automatiquement la touche qui me permettrait de lire les informations en français. Je suis vraiment surprise que les musées dans une ville avec une si riche histoire française et francophone ne prennent pas en considération que tous les visiteurs ne sont pas anglophones.”
Composez le 8 pour continuer en français
Le service téléphonique de l’Hôtel Lord Elgin, situé à Ottawa au Canada, indique aux clients de “composez le 8 pour continuer en français.” Dans cette ville capitale d’une nation où l’anglais et le français sont tous les deux langues officielles, il est attendu que les services, particulièrement dans le secteur public et dans d’autres domaines essentiels, soient disponibles de manière équitable en français et en anglais.
Un tel scénario pourrait exister en Louisiane grâce à des lois adoptées il y a plus d’une décennie. En 2010, l’Acte 679 de la législature louisianaise a recréé le Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL). Cette nouvelle loi habilitante confère des mandats spécifiques à l’agence, lui attribuant la supervision des initiatives étatiques en matière de développement économique et promotion touristique en français. De plus, cette législation fait appel au CODOFIL de créer un système d’identification et de certification des festivals, entreprises et autres organismes proposant des services en langue française.
L’Acte 106, adopté lui aussi en 2010 et appelé “Le Programme louisianais des services en français,” confère au CODOFIL et au Département de la culture, des loisirs et du tourisme (DCRT) le mandat de recenser les fonctionnaires de l’État de Louisiane qui parlent français afin de :
fournir en langue française des services gouvernementaux de l’État de Louisiane aux citoyens et aux visiteurs dans la mesure du possible
aider les citoyens louisianais francophones à comprendre et à obtenir des services étatiques afin de soutenir la durabilité de l’héritage culturel historique francophone
aider les francophones en visite en Louisiane et promouvoir donc l’accroissement touristique et davantage d’investissements provenant de pays francophones
Cette législation, inspirée d’une loi sur les services en français en vigueur Nouvelle-Écosse au Canada, oblige le département à “prévoir des insignes appropriés, tels qu’un macaron imprimé du mot “Bienvenue” ou “Bonjour,” afin de rendre visibles les employés qui accompagneront les clients francophones dans l’obtention et l’utilisation des services du département.”
Malgré l’adoption de ces lois, ces mandats importants sont inconnus par la plupart du public louisianais et ils demeurent non-financés et donc sans personnel.
Curieusement, étant donné la popularité des écoles d’immersion française et la notoriété dont elles bénéficient dans les médias locaux et internationaux, aucune passerelle n’a été créée dans le but de rendre le français “utile” ni sur le marché touristique en Louisiane ni dans d’autres secteurs professionnels. Une simple solution serait l’introduction d’une politique au niveau des gouvernements étatiques et locaux (particulièrement les bureaux de promotion touristique) qui exigerait le recrutement et embauche de francophones louisianais.
Les emplois en français mènent au développement économique
À la Plantation Laura, deux employés à temps complet et huit employés à temps partiel assurent la gestion du site, le contenu sur les réseaux sociaux et les relations publiques, les recherches dans les archives, l’accueil des visiteurs, les visites et la vente de marchandises… le tout en français. Ces efforts misant sur le recrutement et la formation de personnel francophone, spécialement des jeunes Louisianais désireux de se servir de leurs capacités linguistiques dans un environnement professionnel, ainsi que le travail dédié au développement du marché touristique francophone, ont porté leurs fruits. En 2022, les touristes francophones représentaient 20 pour cent de la fréquentation annuelle du site.
Le français est une ressource naturelle en Louisiane que nous devons simplement cultiver et développer. À Laura, nous proposons des tours en français et les touristes viennent pour cela. Ce n’est vraiment pas sorcier.
Nouveaux locuteurs du français en Louisiane : Poursuivre un héritage
À Lafayette, d’anciens étudiants en immersion essaient d’établir les institutions nécessaires pour soutenir une nouvelle génération de francophones.
À Lafayette, d’anciens étudiants en immersion essaient d’établir les institutions nécessaires pour soutenir une nouvelle génération de francophones.
Stephen Ortego a travaillé avec Makemade et Lafayette Consolidated Government pour installer des panneaux d’orientation et de signalisation bilingues dans tout le centre-ville, appelé le projet Route Lafayette. Jonathan Olivier/Télé-Louisiane
Cet article est la deuxième partie d’une série sur le français en Louisiane. La partie 1, qui explique les complexités de l’immersion française en Louisiane, est disponible icitte.
Par Jonathan Olivier
Renée Reed a commencé à apprendre le français lorsqu’elle avait environ cinq ans à l’école primaire Évangéline, un programme d’immersion à Lafayette. Bien qu’elle ait quitté le programme un an plus tard, le français est resté dans sa vie grâce à la musique cadienne et le temps qu’elle a passé avec ses grands-parents qui sont des locuteurs natifs du français louisianais.
« Je me rappelle d’une période de ma vie ayoù j’étais petite, et j’ai parlé surtout français à l’école, a déclaré Reed. Et puis quand j’allais chez mes grands-parents, parce que j’allais souvent là-bas, on parlait français. »
Malgré son lien familial avec le français, l’anglais a demeuré la langue maternelle de Reed. Puisque l’anglais était devenu la langue dominante de la région depuis quelques décennies quand elle était petite au début des années 2000, c’était facile pour le français de se faire oublier. Puis, au high school, elle a commencé à jouer de la musique cadienne, avec sa mère, Lisa Trahan, qui joue avec les Magnolia Sisters et son père, Mitchell Reed, qui a joué avec BeauSoleil. Plus tard, en tant qu’étudiante à l’Université de Louisiane à Lafayette, elle s’est spécialisée en français et en musique.
En raison des diverses manières dont Reed avait appris la langue, elle avait créé une mosaïque de compétences en français. Afin de former une base plus solide, en 2019, quand elle avait 20 ans, elle a participé à un programme d’immersion française de cinq semaines à l’Université Sainte-Anne en Nouvelle-Écosse, au Canada. Les participants ne pouvaient parler que français pendant la durée du programme, pendant les cours et une variété d’ateliers, de jeux et d’activités.
« C’est comme ça qu’on apprend vraiment, quand on est dans la vraie vie avec la langue, a déclaré Reed, asteur âgé de 24 ans. Et j’avais jamais été dans cette sorte de situation avant. Ça fait, avec cette expérience, j’ai appris plus que j’ai aperçu. Deux semaines après je suis arrivée, je pouvais vraiment parler en français et je connaissais pas à quel point j’étais après apprendre. »
Renée Reed joue avec plusieurs groupes de musiciens cadiens à Lafayette, ainsi qu’un acte solo qui lui permet d’écrire de la musique en français. Photo fournie par Renée Reed.
Reed est ce que les linguistes en Europe qui étudient la revitalisation des langues minoritaires et patrimoniales appellent un « nouveau locuteur ». D’habitude, il s’agit d’une personne qui a été peu exposée à une langue patrimoniale à la maison ou dans la communauté et qui l'obtient ensuite dans le cadre de projets d’immersion ou de revitalisation linguistique.
Au cours des dernières décennies, le français a surtout été transmis aux jeunes générations de Louisianais comme c’était le cas pour Reed, grâce à l’éducation en immersion : qu’ils soient enfants ou adultes. Beaucoup de locuteurs natifs du français louisianais sont souvent vieux, généralement âgés plus de 60 ans, mais majoritairement avec plus de 70 ou 80 ans. Pendant que cette population vieillit, dans un avenir proche, ces nouveaux locuteurs du français en Louisiane constitueront la majorité des francophones de l’État.
Cette génération de nouveaux locuteurs, souvent âgés de moins de 40 ans, représente un changement générationnel qui s’est développé après que la transmission du français à la maison a disparu au milieu et à la fin du XXe siècle. Leurs grands-parents parlaient probablement le français comme langue maternelle, et leurs parents étaient probablement des anglophones ayant une certaine connaissance du français. Ce contact avec des locuteurs natifs du français louisianais, bien que souvent limité, donne aux nouveaux locuteurs la capacité de saisir ce qu’ils peuvent et de le transmettre, selon Stephen Ortego, un architecte basé à Lafayette qui a étudié à l’Université Sainte-Anne.
« Notre génération est un peu le pont entre nos grands-parents qui parlaient presque tous français et la génération qui vient, a déclaré Ortego, 39 ans de Carencro. C'est à nous pour transmettre la langue à une autre génération. Et c'est important d'avoir un certain pourcentage de nous qui continue ce qui nous fait spécial. »
Pour que le français demeure viable avec cette nouvelle génération, le folkloriste et professeur émérite de l’Université de la Louisiane à Lafayette, Barry Ancelet, a écrit dans un essai de 1988 qu’il faut développer un « environnement français ». Ça comprend une société ayoù le français est institutionnalisé et visible au ras de l’anglais à travers d’émissions de radio et de télévision, de magazines, de livres, de panneaux publicitaires et de panneaux routiers. « Si quelqu’un doit se donner la peine d’apprendre le français, a écrit Ancelet, il doit y avoir quelque chose à faire, à lire, à voir et à entendre dans la langue. »
Pendant une bonne partie des décennies qui ont suivi l’appel d’Ancelet à rétablir le français dans l’État, son environnement francophone n’est pas apparu. Pourtant, au cours des dernières années, il y a eu une vague de progrès grâce, en grande partie, aux anciens étudiants en immersion française. Dispersés dans le sud de la Louisiane sont des signes d’une nouvelle vie qui nourrit le français au sein de la société d’État par l’infrastructure, la musique et l’art.
Bâtir un environnement français
Ortego entendait souvent le français quand il était enfant, passant du temps à Washington ou aux Opelousas avec ses grands-parents, ses voisins et sa famille. Mais il n’a pas été immergé dans une société ayoù le français est institutionnalisé avant d’avoir participé, à l’âge de 19 ans, au programme d’immersion de l’Université Sainte-Anne. C’est là qu’il a commencé à rêver en français, à penser en français, sans effort. Ça lui a fourni une base solide de la langue afin qu’il puisse retourner en Louisiane avec ses compétences linguistiques pour vivre en français.
« Après, je continuais à parler avec mes grands-parents, avec un voisin, avec des amis, il a déclaré. J'ai fait des amis qui étaient en immersion de mon âge. Donc, je refusais de parler en anglais avec des gens que je connaissais en Louisiane qui parlaient déjà français parce que je voulais apprendre. C'était la seule manière d'apprendre. »
Quelques années plus tard, Ortego a été représentant de l’État, de 2012 à 2016. Pendant ce temps, il s’est consacré à l’institutionnalisation du français en Louisiane. Le projet de loi no 998 d’Ortego en 2014 a permis aux paroisses, soit les jurys de police soit les conseils paroissiaux, de demander au Département des transports et du développement (DOTD) de l’État de fournir des panneaux bilingues le long des autoroutes étatiques et fédérales. Le projet de loi a finalement été signé par le gouverneur Bobby Jindal et il est devenu la Loi 263, qui a chargé le DOTD avec la responsabilité d’adopter des suppléments au « Manual on Uniform Traffic Control Devices » (MUTCD) pour y inclure une signalisation bilingue.
Des panneaux bilingues ont été installés à Lafayette en 2021 grâce à Makemade, SO Studio Architecture et Lafayette Consolidated Government. Photos des panneaux fournies par Makemade
« Donc, on avait déjà commencé à parler avec plusieurs présidents de paroisse ou présidents de jury police dans les 22 paroisses de l’Acadiana, a déclaré Ortego. On avait l'intention que dès que la politique était adoptée par le département de transport, on voulait passer dans chaque paroisse et parler avec les jurys de police ou bien les conseils. »
Selon Ortego, le DOTD n’a jamais pris de mesures pour adopter les changements au MUTCD. Ainsi, près de 10 ans plus tard, les paroisses n’ont toujours pas la possibilité d’adopter des panneaux bilingues. Pourtant, Ortego a fait des progrès sur ce front en 2021. Son entreprise SO Studio Architecture a pu travailler avec Makemade et Lafayette Consolidated Government pour installer des panneaux d’orientation et de signalisation bilingues dans tout le centre-ville, appelé le projet Route Lafayette.
Bien que ces panneaux n’existent qu’au centre-ville de Lafayette asteur, l’entreprise d’Ortego et Makemade ont également pris quelques mesures que DOTD n’a pas prises, apportant des changements au MUTCD qui comporte des panneaux bilingues qui vont au-delà de l’orientation, comme les panneaux d’arrêt. Si le gouvernement de la paroisse décidait d’adopter ces changements à l’échelle de la paroisse, Ortego a déclaré que le document décrivant les changements au MUTCD fournirait une voie pour le faire. Au niveau de l’État, Ortego a souligné que quant à la législation, tout est en place pour que DOTD puisse implémenter la signalisation bilingue.
« Mais peut-être il y a des gens qui peuvent demander aux représentants d'État de revenir à la question, et pousser plus pour même peut-être donner de l'argent au département pour adopter la politique qui est déjà écrite dans la loi, a déclaré Ortego. Donc, si c'est financé, ils ont plus d'excuses. »
Un pont vers la prochaine génération
Philippe Billeaudeaux a fait partie de la première classe d’immersion française à Lafayette au début des années 90 à S.J. Montgomery Elementary School, qui est asteur à Myrtle Place Elementary School. Billeaudeaux a également fait partie des classes à Prairie Elementary School, puis à Paul Breaux Middle School, alors qu’il entendait aussi du français chez lui de son père.
« Je continue d'utiliser le français dans mes projets créatifs, a déclaré Billeaudeaux, 37 ans de Lafayatte. Je joue de la musique cadienne et créole avec Feufollet, Steve Riley, et Cedric Watson. Aussi je fait un dessin animé en français louisianais avec un film maker qui s'appelle Marshall Woodworth. Lui, il habite à Nouvelle-Orléans. On a créé Les Aventures de Boudini et Ses Amis ensemble. C'est un cartoon en français pour les élèves d'immersion en Louisiane. »
Boudini est un projet de Creole Cartoon Company de Billeaudeaux et Woodworth, produit en partenariat avec Télé-Louisiane, qui a été diffusé en ligne pour la première fois en janvier 2021. Cette année, une nouvelle saison de la série sera diffusée sur Louisiana Public Broadcasting. Avec des personnages comme Kirby Jambon, maître d’école d’immersion et poète officiel de la Louisiane française, et les musiciens Cedric Watson et Louis Michot, des étudiants en immersion ont l’occasion d’entendre le français louisianais de la communauté francophone locale.
Philipe Billeaudeaux (à gauche) et Marshall Woodworth ont créé la bande dessinée « Les Aventures de Boudini et Ses Amis », qui offre aux élèves en immersion un moyen d’apprendre le français louisianais. Photo fournie par Philippe Billeaudeaux
Au cours des dernières années, il y a eu une hausse des projets dirigés par d’anciens étudiants en immersion. En 2018, un balado intitulé « Charrer-Veiller » a été fondé par Joseph Pons et Chase Cormier; Drake LeBlanc, chef de la création et co-fondateur de Télé-Louisiane, et Jo Vidrine, photographe de l’équipe, ont participé aux écoles d’immersion de Lafayette; et « Le Bourdon de la Louisiane », un journal virtuel, a été fondée en 2018 par l’ancienne étudiante de Sainte-Anne Sydney-Angelle Dupléchin Boudreaux et aussi Bennett Boyd Anderson III.
Dans les alentours de Lafayette, quelques organisations ciblent les étudiants en immersion afin de fournir des exemples de français existant en dehors de la salle de classe. À Vermilionville, le musée d’histoire vivante de Lafayette, le personnel organise de nouveau un camp d’été en juillet pour des étudiants en immersion française. Zach Fuselier, un ancien étudiant en immersion, travaille à Vermilionville comme jardinier patrimonial ayoù il s’occupe des animaux et du jardin du musée, offrant des présentations pratiquement tous les jours en français.
« Et souvent, on a des touristes du Canada et de la France et d'autres pays francophones, a déclaré Fuselier, 26 ans, de Lafayette. Ça fait je peux partager ma culture avec eux-autres et je peux faire ça en français. Ça fait c’est une langue qu'eusse, ils sont plus confortable dedans. Et je peux représenter la Louisiane, qu'il y a toujours du monde qui parle français. »
Malgré les projets récents de certains anciens élèves en immersion, Fuselier a déclaré que la majorité de ses anciens camarades de classe n’utilisent probablement pas la langue dans leur vie quotidienne. La vie en dehors de l’école n’existe souvent qu’en anglais : même pour lui, l’anglais est la langue qu’il utilise le plus dans sa vie. C’est pourquoi Fuselier a dit qu’il est encore plus important de favoriser un environnement francophone afin que les étudiants en immersion, actuels et anciens, continuent d’exister dans la langue après avoir quitté la classe.
« Il faut donner quelque chose, un incentive pour les enfants, premièrement, apprendre la langue et puis, deuxièmement, l'user dans leur vie de tous les jours, il a déclaré. Si on veut ramener le français, il faut avoir de plus en plus de ressources, juste pour vivre en français. »
Développer des nouveaux francophones dans les écoles d’immersion française
Plus de 5 000 enfants apprennent le français grâce à l’immersion en Louisiane, ce qui crée une petite mais croissante population de nouveaux francophones dans l’État.
Plus de 5 000 enfants apprennent le français grâce à l’immersion en Louisiane, ce qui crée une petite mais croissante population de nouveaux francophones dans l’État.
Cet article est la première partie d’une série sur le français en Louisiane. La deuxième partie, qui explore comment les anciens élèves en immersion utilisent leurs compétences linguistiques pour soutenir le français dans l’État, sera publiée le 9 mai.
Reportage par Jonathan Olivier | Photos par Jo Vidrine
Au milieu du XXe siècle, la transmission du français à la maison a commencé à diminuer rapidement en Louisiane, ce que les linguistes classent comme une « conversion linguistique ». L’anglais est devenu la langue dominante parlée à la maison et à travers toutes les communautés de l’État.
Selon Shane K. Bernard, dans son livre « The Cajuns : Americanization of a People », plus de 80 pour cent des gens du sud de la Louisiane parlaient le français comme langue maternelle au début du XXe siècle. Ce chiffre est tombé à 21 pour cent pour les personnes nées entre 1956 et 1960, et encore moins à 8 pour cent pour celles nées entre 1971 et 1975.
Cette tendance s’est poursuivie pendant des décennies et ces jours-ci, le français a essentiellement disparu comme première langue apprise à la maison ou parlée à travers la plupart des communautés. Au lieu de cela, le français est asteur généralement appris par des enfants unilingues anglophones comme deuxième langue dans les écoles d’immersion française. Ils apprennent une variante scolarisée et standardisée de la langue. L’immersion est donc devenue l’un des moyens les plus importants et les plus viables d’augmenter une population de nouveaux francophones en Louisiane.
« On a des élèves à la maternelle qui nous disent des phrases complètes en français d’ici Noël. Ils nous disent leurs besoins, a déclaré Lindsay Smythe, cheffe d’école à l’École Saint-Landry, une école d’immersion à charte à Sunset. Et ils peuvent participer en français toute la journée. »
À l’École Saint-Landry, les enfants qui sont typiquement unilingues anglophones commencent à la maternelle ayoù ils passent la majorité de leur journée à apprendre le français par des cours comme les mathématiques et les sciences. Habituellement, ils ne sont enseignés en anglais que pendant les cours d’anglais.
Fondée en 2021 comme un campus d’immersion complet avec la maternelle et le premier livre, l’École Saint-Landry accueille actuellement de la maternelle au deuxième livre. Smythe a dit que son équipe continuera d’ajouter des grades à mesure que leur groupe actuel d’élèves progresse chaque année, offrant des cours finalement jusqu’au huitième livre.
En 2010, le nombre d’étudiants en immersion a atteint 3 416 à l’échelle de l’État. Aujourd’hui, les 103 élèves actuellement inscrits à l’École Saint-Landry comptent parmi plus de 5 100 enfants qui participent à des programmes d’immersion française dans plus de 35 écoles en Louisiane. Ils ont rejoint les milliers d’autres qui ont participé à l’immersion au cours des trois dernières décennies. Plusieurs milliers d’autres ont participé à des programmes d’immersion comme adultes, notamment à l’Université Sainte-Anne dans la province acadienne de Nouvelle-Écosse au Canada.
Pourtant, l’immersion demeure un effort niche dans le système d’éducation anglophone. Les élèves en immersion représentent moins de 1 pour cent de la population d’âge scolaire de la Louisiane : il y a environ 1 million d’enfants de moins de 18 ans dans l’État. Ainsi, l’augmentation du nombre d’écoles qui offrent un programme est une priorité pour les activistes et les éducateurs depuis des années.
Selon Michèle Braud, spécialiste des langues du monde au ministère de l’Éducation de la Louisiane, les fonctionnaires de l’État impliqués dans l’immersion voudraient continuer à augmenter les inscriptions de 5 pour cent chaque année. Bien que le département de Braud compile encore des chiffres de l’année académique 2022-2023, elle a noté que les inscriptions sont en hausse.
En août 2023, trois autres programmes ouvriront leurs portes : l’École Pointe-au-Chien à la Pointe-aux-Chênes deviendra le premier programme majoritairement franco-indien; l’Evangeline Reimagine Academy ouvrira ses portes à la Ville Platte grâce à la subvention Reimagine School Systems de la Louisiane; et Fairfield Elementary Magnet School sera le premier programme à Shreveport.
Le début des écoles d’immersion française en Louisiane
James Domengeaux, qui en 1968 a joué un rôle central dans la création du Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL), a souvent dit que « l’école a détruit le français ; l’école doit le restaurer. » Bien sûr, Domengeaux faisait référence au fait que le français en Louisiane a connu un déclin si rapide au XXe siècle, en grande partie, en raison de la constitution de l’État de 1921. Par conséquent, le français a été essentiellement interdit à l’école : des châtiments corporels ont souvent été infligés aux enfants qui parlaient la seule langue qu’ils connaissaient afin de les forcer à apprendre l’anglais.
La vision de Domengeaux était de rétablir la langue dans toutes les communautés de la Louisiane par l’éducation. Dans les années 1970, le CODOFIL a d’abord mis en place un plan d’enseigner le français à travers des cours courts pendant la journée : les résultats se sont avérés peu encourageants. Domengeaux s’est ensuite tourné vers le Canada ayoù il existait plusieurs écoles d’immersion française. Les profs enseignaient la plupart des cours dans la langue elle-même au lieu d’enseigner le français aux élèves dans des cours de langue. L’intérêt de Domengeaux a mené à un programme d’immersion pilote au Bâton-Rouge en 1981, mais les programmes n’ont pas vraiment commencé à décoller avant les années 1990.
Au début de 2010, la mission de CODOFIL a été modifiée par une série de lois. En 2010, l’ancien sénateur Eric Lafleur, D-Ville Platte, a présenté l’Act 679, qui a été adoptée pour redéfinir l’objectif de CODOFIL. L’organisme était spécifiquement chargé d’améliorer les écoles d’immersion française de la Louisiane en coordination avec le ministère de l’Éducation de la Louisiane et le Louisiana State Board of Elementary and Secondary Education à travers le « International Associate Teacher Program ».
L’établissement d’un programme d’immersion dans un district scolaire de la Louisiane est possible grâce à une loi adoptée en 2013. L’Act 361 stipule que les parents ou les tuteurs légaux d’au moins 25 enfants d’âge préscolaire qui restent dans un district scolaire donné doivent signer une pétition. La loi de l’État exige qu’un conseil scolaire crée un programme d’immersion. Cependant, cette loi n’a pas des mécanismes de mise en vigueur et les districts scolaires ont ignoré au moins 4 pétitions dans les dernières années: 2 en Terrebonne et 2 en St. Tammany. Braud a déclaré que la voie la plus efficace pour ouvrir un programme est pour les parents de simplement commencer une conversation avec le district scolaire, le CODOFIL et son bureau.
Habituellement, un programme est offert dans une école anglaise qui ajoute un programme d’immersion en français. D’autres écoles offrent seulement l’immersion française, comme le cas de l’École Saint-Landry. Il n’existe que quelques options pour les étudiants qui veulent continuer en immersion au high school, comme le Lycée Français à la Nouvelle-Orléans et Lafayette High School à Lafayette.
Le français dans un curriculum anglophone
Reconstruire le français après plusieurs générations de conversion linguistique n’a pas été une tâche facile. Le manque de transmission à la maison signifie que la Louisiane n’a pas assez de maîtres d’école francophones certifiés. Ainsi, CODOFIL et ses agences partenaires coordonnent avec les gouvernements étrangers pour fournir des visas J-1 du département d’État américain aux maîtres d’école qui enseignent en Louisiane pour une période de trois ans, qui peut être prolongée de deux ans. Il y a des accords officiels entre l’État et des pays comme la France, le Canada et la Belgique et les maîtres d’école viennent d’ailleurs itou, notamment de l’Afrique francophone.
Puisqu’il y a majoritairement des maîtres d’école étrangers dans ces écoles, les élèves n’entendent souvent pas le français louisianais en classe parce que ces enseignants ne connaissent pas souvent les différences régionales. Le « Minimum Foundation Program » (MFP) de l’État limite également le nombre de maîtres d’école étrangers qui peuvent enseigner en immersion en Louisiane à 300. Par conséquent, la priorité est accordée aux programmes élémentaires. La limite d'enseignants par MFP, ainsi que les taux élevés d’attrition chez les élèves en immersion après l’école secondaire, ont mené à la création d’une poignée de programmes d’immersion au high school.
Afin d’agrandir son école, Smythe de l’École Saint-Landry aimerait que la loi de l’État soit modifiée pour supprimer le plafond dans le nombre de professeurs étrangers. Parce que, à partir d’asteur, l’expansion de son école au-delà du huitième livre serait un défi : elle devrait trouver des enseignants locaux francophones et certifiés pour enseigner, ce qui, selon elle, peut être difficile dans les petits villages comme le sien.
Les maîtres d’école étrangers sont également chargés de naviguer dans les normes du curriculum de la Louisiane. Chaque école doit suivre des règles de son district scolaire, qui est souvent rédigé en anglais. « Donc, si un district adopte un programme de mathématiques, si ce programme de mathématiques existe pas en français, c’est aux professeurs d’immersion de traduire tout le programme en français », Smythe a déclaré.
Smythe a dit qu’elle aimerait voir la création d’un curriculum en français à l’échelle de l’État qui pourrait être appliqué à toutes les écoles d’immersion française. Cependant, certaines écoles, comme l’Audubon Charter School à la Nouvelle-Orléans, suivent les normes académiques de la Louisiane mais aussitte de la France, établies par le ministère français de l’Éducation qui fait partie de l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE).
Selon Sophie Capmartin, directrice du programme français à Audubon, ses élèves apprennent à l’aide de livres et de matériaux achetés en France. « Le travail sur un curriculum français permet une plus grande ouverture sur le monde et apporte une perspective interculturelle sur certains thèmes ou dans la façon d'aborder certaines disciplines, elle a déclaré. Les textes en littérature française sont des œuvres intégrales d'auteurs francophones que les élèves étudient dès le troisième grade. »
Capmartin a noté que les élèves d’Audubon obtiennent généralement un résultat supérieur ou égal à la moyenne nationale française au Diplôme d'études en langue française, qui certifie les compétences linguistiques d’une personne. En général, les étudiants en immersion ont tendance à mieux réussir les tests normalisés louisianais que leurs pairs monolingues.
Malgré les défis que pose le rétablissement du français dans un système d’éducation anglophone, Smythe dit reconnaître les nombreux avantages que ses élèves reçoivent. De plus, elle sent qu’elle fait sa part pour reconnecter ses élèves à un patrimoine linguistique unique.
« Je me sens personnellement très honorée de faire partie de ce qu’on fait, a déclaré Smythe. Ces élèves qui sont bilingues auront plus de possibilités, plus de portes ouvertes. Je suis très heureuse qu’on soit capable d’offrir tout ça à nos étudiants, parce qu’ils avaient pas cette possibilité avant. »
Tu vis ta culture ou tu tues ta culture
Avec son nouvel album, Jourdan Thibodeaux implore les Louisianais de garder leur patrimoine culturel.
Avec son nouvel album, Jourdan Thibodeaux implore les Louisianais de garder leur patrimoine culturel.
La Prière, le nouvel album de Jourdan Thibodeaux, est sorti en mars 2023. Drake LeBlanc/Télé-Louisiane
Cet article a été publié en partenariat avec Country Roads Magazine. Il est disponible en version papier et en ligne icitte.
Par Jonathan Olivier
En octobre passé, Jourdan Thibodeaux et son band Les Rôdailleurs ont joué le dernier concert du soir aux Festivals Acadiens et Créoles à Lafayette. Thibodeaux a chanté des chansons de son premier album en 2018, qui lui a donné un public en Louisiane et tout partout, ainsi qu’un mélange de nouvelles mélodies ancrées par ses paroles en français louisianais.
La dernière chanson du soir, aussitte le titre de son deuxième album qui est sorti ce printemps, La Prière, ne correspondait pas à la norme. Elle était doucement, rythmée, solennelle. La foule, qui avait passé les deux jours précédents à danser le deux-pas, le Jitterbug et la valse, s’est tournée vers la scène en révérence. Parmi ceux qui pouvaient comprendre les paroles en français de Thibodeaux, il y en avait qui ont braillé.
Dans les premières lignes, doublées d’une interview avec le défunt grand-père de Thibodeaux, Charles Herbert, il chante : « Tu vis ta culture ou tu tues ta culture, il n’y a pas de milieu. »
Dans la chanson, Thibodeaux reconnaît les jeunes Louisianais qui ne comprennent pas ses paroles, les gens qui ont oublié les traditions de la Louisiane et de sa langue, et tout quelqu’un qui ne parle que, comme il l’a chanté, « la langue de les conquis » : anglais.
Au cœur de La Prière, Thibodeaux invoque que la langue française, et la culture qui l’a soutenue, ne disparaîtront pas. Il prie pour que les Louisianais continuent à participer au riche patrimoine culturel de la Louisiane. Et il prie pour que sa génération ne soit pas la dernière à faire partie de cette culture.
Alors que La Prière est un sombre rappel de la manière dont l’américanisation a changé la culture louisianaise, c’est aussitte un cri de ralliement pour rassembler toutes les affaires culturelles que les générations précédentes nous ont laissées, afin de préserver et de continuer les qualités qui rendent la Louisiane si unique. C’est aussitte en grande partie le but de Thibodeaux.
« Y a du monde qu’est tout le temps après dire, « Je suis Cadien, moi je suis Créole ». Ils sont fiers de ça, Thibodeaux a déclaré. Mais tu peux pas avoir seulement le titre. Si tu veux le titre, t’as besoin de garder tout que tu as. T’as besoin de garder la langue, garder la culture, garder la religion, parce que c’est tout ensemble. »
Thibodeaux a appris le français de sa grand-mère, Lucille « Hazel » Blanchard. Afin de transmettre la langue à ses deux filles, il leur parle français à la maison, s’assurant que, dans sa famille, le lien culturel de plus de trois cents ans en Amérique du Nord demeure intact. Il s’en tient aux traditions avec lesquelles il a grandi : comme le catholicisme, la chasse et le jardinage, et des coutumes locales comme le jeu pâquage des œufs, qui consiste à frapper des œufs, ou pâquer, pendant le Jour de Pâques.
« C'est pas juste nous-autres, il a déclaré. On a pris quelque chose de quelqu'un d'autre et on a besoin de passer toutes les choses qu'on a pris à la prochaine génération. »
Jourdan Thibodeaux et Les Rôdailleurs aux Festivals Acadiens et Créoles en octobre 2022. Photo fournie par David Simpson
La date de sortie de La Prière a été retardée en raison de la Covid-19 en 2020. Thibodeaux, qui joue du violon et chante, a lancé l’album avec Valcour Records d’Eunice avec son band Jourdan Thibodeaux et Les Rôdailleurs, qu’il a fondé en 2018. Ces jours-là, le groupe est composé des musiciens Cedric Watson, Joel Savoy, Alan Lafleur et Adam Cormier.
Alors qu’un tas d’artistes locaux qui chantent en français aujourd’hui enregistrent des remakes de chansons plus anciennes, ou s’en tiennent aux notions traditionnelles de la musique cadienne ou zydeco, Thibodeaux écrit sa propre musique, selon ses propres termes. Ses chansons comprennent un tas de violon et mettent en évidence ses paroles en français. Pour La Prière, Thibodeaux et son band ont fait des chansons d’une liste d’environ 40 qu’il a écrit au cours des dernières années. « J'ai fait juste les chansons que je sens le plus asteur, Thibodeaux a déclaré. Parce que toutes mes chansons, c'est les vraies histoires de ma vie. »
L’album représente des extraits de la vie de Thibodeaux à l’île Cyprès, dans la paroisse de Saint-Martin. Quand quelqu’un lui demande quel genre de musique il joue, Thibodeaux répond habituellement : « Louisiana French music. »
« Quand j'étais petit, c'est ça que ma grand-mère a dit, il a déclaré. C'était French music et c'était la musique de la campagne. C'était jamais le cadien ou créole et tout ça. Parce que tout le monde ici était le même monde. On était une culture. »
Beaucoup de Louisianais ont été américanisés il y a seulement quelques décennies. Les affaires qui restent de la culture régionale du sud de la Louisiane sont après diminuer, mais elles survivent quand-même. Thibodeaux croit que le maintien de ces vieilles traditions qui comprennent la langue, le manger, la musique et les pratiques culturelles sert comme guide pour aborder l’avenir.
Et c’est peut-être le message durable de La Prière : respectez les traditions patrimoniales et continuez-les autant que possible.
« Comment tu vas connaître éyoù tu vas, Thibodeaux a déclaré, si tu connais pas d'éyoù tu viens ? »
Les musiciennes acadiennes Lisa LeBlanc, Les Hay Babies trouvent de l’inspiration en Louisiane
Ces artistes du Nouveau-Brunswick retournent en Louisiane ce mois-ci pour jouer au Festival International de Louisiane. Malgré que l’État est séparé par des milliers de milles et des centaines d’années d’histoire culturelle, elles se sentent à la maison dans la région.
Ces artistes du Nouveau-Brunswick retournent en Louisiane ce mois-ci pour jouer au Festival International de Louisiane. Malgré que l’État est séparé par des milliers de milles et des centaines d’années d’histoire culturelle, elles se sentent à la maison dans la région.
Lisa LeBlanc au Festival International de Louisiane en 2018. Photo fournie par David Simpson
Par Jonathan Olivier
La musicienne acadienne Lisa LeBlanc a visité la Louisiane pour la première fois en 2015 pour jouer au Festival International de Louisiane, l’un des plus grands festivals de musique de l’État. Plus tard cette année-là, elle est revenue back pour le Festival de la Chaudière Noire ayoù elle a passé la semaine au Blackpot Camp à Eunice avec d’autres musiciens louisianais et d’ailleurs.
La musique, le manger, la culture et le français louisianais ont laissé une marque indélébile sur la musicienne primée du Nouveau-Brunswick, à tel point que la Louisiane est devenue un lieu d’inspiration.
« J'adore Lafayette. Ça me fait beaucoup penser à Moncton, LeBlanc a déclaré. Dès la première fois que je suis débarquée en Louisiane, pour moi, c'était comme si j'étais à la maison, dans les similarités, puis aussi la musique. Il y a plein de similarités entre nous-autres, les Acadiens du nord, puis les Acadiens du sud, vous-autres. »
LeBlanc retourne en Louisiane ce mois-ci pour jouer au Festival International de Louisiane pour la cinquième fois. Bien qu’aux concerts du passé elle a joué ce qu’elle s’appelle du « trash rock », cette fois-là elle jouera plutôt des chansons de son dernier album « Chiac Disco » qui est sorti en 2022. Sa nouvelle musique utilise moins de banjo tandis qu’elle rappelle les genres funk des années 60 ou 70.
LeBlanc retourne en Louisiane cette année afin de jouer au festival en avril. Photo fournie par David Simpson
« Honestly, je suis pas mal flabbergasted de la réaction de cet album, LeBlanc a déclaré. On savait vraiment pas à quoi m'attendre. Parce que honestly, comme cet album a kind of sorti de nulle part. C'est super différent de ce que j'ai fait dans le passé. »
Bien que les mélodies de LeBlanc aient changé avec Chiac Disco, l’ambiance de l’album n’est pas très différente de ses chansons passées comme « Aujourd’hui ma vie c’est d’la marde ». La nouvelle musique de LeBlanc met encore en valeur le ton unique de sa voix, ainsi que sa personnalité vibrante. Chiac Disco a été un succès à travers la francophonie, permettant que LeBlanc soit allée en Europe plusieurs fois afin de jouer des concerts depuis la sortie de son album. « All of a sudden, je me trouve avec une magnifique réception. Je pourrais pas être plus happy avec tout ça. On est vraiment chanceux. »
Le groupe acadien Les Hay Babies, qui comprend Vivianne Roy, Julie Aubé et Katrine Noël, itou du Nouveau-Brunswick, sera de retour au Festival International cette année pour la deuxième fois. Comme Leblanc, lors des précédents voyages du groupe à l’État, c’était aisé pour eux-autres de trouver des similitudes entre leur culture et la culture louisianaise.
« Moi, je trouve qu’en Louisiane, il y a tellement de familiarités. C'est comme si on pouvait rentrer dans un monde totalement parallèle », Roy a déclaré.
Noël a ajouté : « Nous-autres, on le dit tout le temps, on se fait des amis à Lafayette, on est comme « C'est la Louisiana version de quelqu’un de par chez nous. » On dirait que tout le monde a comme un counterpart louisianais ou acadien. »
Les Hay Babies retournent en Louisiane cette année pour jouer au Festival International de Louisiane. Photo fournie par Marc-Étienne Mongrain
Le groupe a loué un espace pour une semaine à Henry, près d’Erath, en Louisiane, afin d’enregistrer leur prochain album. Elles vont utiliser la région comme source d’inspiration. Le band, qui joue normalement du rock, n’a aucun plan pour le son de leur nouvel album : elles attendent la motivation de la campagne louisianaise pour faire des chansons, peut-être quelques-unes avec des musiciens locaux.
« S'il y a des gens qui veulent venir nous parler en français après notre show, si qu'ils nous voient au festival, si qu'ils veulent nous raconter des histoires, on prendra any inspiration qu'on peut avoir pour notre album », Noël a déclaré.
Le Festival International de Louisiane commencera le 26 avril et se terminera le 30 avril. L’événement est gratuit et se déroule dans le centre-ville de Lafayette. Lisa LeBlanc jouera le 28 avril à 8h30 du soir à la Scène Laborde Earles Fais Do Do, et le 29 avril à 6h du soir à la Scène LUS Internationale. Les Hay Babies joueront le 29 avril à 4h30 de l’après-midi à la Scène Tito’s Handmade Vodka, et le 30 avril à 3h30 de l’après-midi à la Scène Laborde Earles Fais Do.
Pour plus d’informations sur le Festival International de Louisiane, retrouvez la liste complète icitte.
Le Mardi Gras Cadien à la prairie de Faquetaïque
Kristie Cornell, photographe basée à Lafayette, participe au courir de Mardi Gras de Faquetaïque depuis 2009. Cette année, elle a capturé la tradition dans une série de photos analogiques.
Kristie Cornell, photographe basée à Lafayette, participe au courir de Mardi Gras de Faquetaïque depuis 2009. Cette année, elle a capturé la tradition dans une série de portaits analogiques.
Par Kristie Cornell
En 1997, j’ai photographié mon premier courir de Mardi Gras, qui était l'événement pour des femmes à Tee Mamou/Iota. Dans les années suivantes, j’ai continué de participer et de photographier ces courirs, y compris ceux de Soileau, Elton, Jennings et Eunice, mais toujours en tant que spectatrice. En 2009, j’ai participé au courir de Mardi Gras de Faquetaïque pour la première fois. J’ai apporté mon appareil photo pour tirer des portaits du point de vue d’une participante plutôt que d’une spectatrice.
En 2020, j’étais fatiguée des portraits numériques et j’avais complètement fait la transition vers la photographie analogique. J’ai donc décidé d’essayer de tirer des portaits du courir avec mon Hasselblad 500c. Ce n’est pas une tâche facile : transporter une caméra lourde en marchant toute la journée et cadrer des images tout en portant un masque. Mais j’adore chaque minute.
J’ai continué à participer au courir de Faquetaïque chaque année, photographiant toujours avec l’intention de documenter mes amis et le ridicule qui se passe au cours d’une journée de Mardi Gras. En capturant ces portaits chaque année, j’espère préserver la mémoire du jour pour tout quelqu’un qui participe pour garder notre culture et nos traditions.
Kristie Cornell est photographe autodidacte qui reste et travaille à Lafayette, en Louisiane. Son travail explore sa relation avec les paysages naturels et culturels de la Louisiane et du Sud des États-Unis, ainsi que les liens qu’elle établit avec les endroits qu’elle explore en voyageant. Ses portaits ont été publiés dans plusieurs livres et comme des illustrations d’album, et son travail a été exposé dans de nombreuses galeries à travers la Louisiane. On peut trouver d’autres exemples de son ouvrage à www.kristiecornell.com ou sur Instagram à @kccornell.
Emporté sur la côte
La construction de la dérivation des sédiments du mi-Barataria commencera cette année pour restaurer les zones humides, mais le projet aura des répercussions négatives sur des pêcheurs comme Jason Pitre, un huîtreur Houma.
La construction de la dérivation des sédiments du mi-Barataria commencera cette année pour restaurer les zones humides, mais le projet aura des répercussions négatives sur des pêcheurs comme Jason Pitre, un huîtreur Houma.
Reportage par Jonathan Olivier | Photos par Jo Vidrine
Jason Pitre a piloté son bateau à partir du Bayou Lafourche près de Leeville, traversant le marais en vitesse vers Petit Lac ayoù ses lieux de pêche aux huîtres s’étendent sur sept acres. Ce coin du marais remonte à trois générations dans sa famille, la dernière ayant été utilisée par son grand-père décédé, Antoine Whitney Dardar.
À l’époque, Dardar pêchait les huîtres avec sa pirogue comme ses ancêtres Houma. Il a utilisé une fourche pour naviguer à travers des bayous et des canaux, ainsi que le Bayou Rosa qui se trouve au ras. Pour Pitre, ce bayou sert d’inspiration pour sa compagnie d’huîtres qu’il a nommé « Bayou Rosa Oysters ».
Alors que Pitre pilotait vers ces anciens lieux de pêche, le marais qui l’entourait serait méconnaissables aux yeux de son grand-père : le Bayou Rosa est plus large et dégradé, et le Petit Lac est devenu si grand que le vent du sud-ouest d’aujourd’hui a déferlé sur les vagues si grandes que le bateau de 21 pieds risquait d’être submergé. De grandes étendues d’eau libre ont remplacé des baies, des bayous et des bras de mer protégés, faisant partie des plus de 2 000 milles carrés de terres humides qui ont disparu en Louisiane depuis les années 1930. Selon les chercheurs, 4 000 milles carrés de plus disparaîtront au cours des prochaines décennies si on ne fait rien.
Alors que les changements climatiques s’aggravent, les ouragans sont devenus plus forts, une réalité qui a forcé Pitre à déménager avec sa famille. Ils ont grouillé de son village natal de Cutoff à Raceland, un village plus au nord qui est mieux protégé du golfe du Mexique. Pitre, citoyen de la Nation unie Houma, a déclaré que d’autres Amérindiens de la région ont pris la même décision d’abandonner leurs terres ancestrales pour échapper aux dangers d’une côte en voie de disparition.
« Avec chaque ouragan, il y a du monde qui décide que c’est trop, Pitre a déclaré. Donc, la culture dans nos communautés est gone dans une région. Ça s’en va. Et après, nos traditions continuent de mourir. Comme l’érosion côtière persiste et nos terres diminuent, notre culture et notre histoire s’effacent doucement. »
Le « Coastal Protection and Restoration Authority » (CPRA) a mis en œuvre divers projets au fil des ans pour atténuer les dommages aux zones humides sur la côte, dans le cadre du « Coastal Master Plan » de l’État. Ce plan directeur coûtera 50 milliards de piastres et il faudra 50 ans à le réaliser. Cet été, le CPRA commencera la construction d’un projet à une échelle jamais tentée auparavant : la dérivation des sédiments du mi-Barataria qui coûtera presque 3 milliards de piastres. L’État installera une structure sur le fleuve Mississippi près d’Ironton dans la paroisse de Plaquemines qui peut s’ouvrir à certaines périodes de l’année. Cela permettra à 75 000 pieds cubes par seconde d’eau et de sédiments du fleuve de s’écouler à travers un canal de ciment de 2 milles de long dans le bassin de Barataria.
Selon les responsables de l’État, le projet construira 21 milles carrés de nouvelles terres en 50 ans, qui représentera finalement 25 pour cent de toutes les zones humides restantes dans le bassin de Barataria d’ici 2070. Les responsables s’attendent à ce que le projet soit terminé dans au moins cinq ans.
Alors que l’idée de construire des terres semble prometteuse pour un huîtreur comme Pitre, par un coup du destin, l’afflux soudain d’eau douce de la dérivation aura « des impacts majeurs, permanents et néfastes » sur les huîtres du bassin de Barataria, selon une étude environnementale publiée par le corps d’ingénieurs de l’armée des États-Unis. Les sédiments recouvriront les lieux de pêche aux huîtres, tandis que l’eau douce rendra de nombreux bancs d’huîtres improductifs dans le bassin. La dérivation aura également des répercussions négatives sur les populations de chevrettes grises, alors qu’on prévoit que 97 pour cent des 2 000 dauphins du bassin de Barataria mourront.
Le droit de la terre pour la pêche aux huîtres de Pitre est situé juste à l’ouest du Bayou Lafourche, dans le bassin de Terrebonne, qui borde la zone d’impact de la dérivation. Pourtant, il craint d’être assez proche de la dérivation pour subir des conséquences négatives. Lorsqu’il y aura un vent d’est, il pense qu’il existera des effets, assez mal pour qu’il soit préoccupé par la possibilité que le futur de sa compagnie soit en danger.
« C’est comme accepter le fait que t’as un cancer de stade 4 et que tu vas mourir, Pitre a déclaré. Je vais au moins essayer de vivre ma vie le plus longtemps possible. »
Les pertes dans le bassin de Barataria
Entre 1974 et 1990, environ 5 700 acres par année ont été emportés dans le bassin de Barataria en raison d’une combinaison de facteurs : l’élévation du niveau de la mer et des facteurs naturels comme l’érosion par le vent et les vagues, mais aussitte le résultat des activités humaines. Selon une étude récente publiée dans la revue « Nature Sustainability », les levées le long du fleuve Mississippi, ainsi que les puits d’huile et les canaux, sont les facteurs principaux pour lesquels les terres dans le bassin de Barataria ont disparu. Les champs d’huile et les canaux creusés pour atteindre ces puits d’huile ont causé des problèmes d’érosion et d’affaissement. Sans l’eau douce et les sédiments qui étaient autrefois régulièrement déposés par le Mississippi, le marais a continué à disparaître sans moyen de se reconstruire.
Les représentants du CPRA soutiennent que la dérivation imitera les processus naturels qui existaient avant la construction des levées. Bren Haase, directeur exécutif du CPRA, a souligné que le bassin de Barataria est privé d’eau douce et de sédiments, et que la dérivation insufflera une nouvelle vie à un écosystème en voie de disparition. « Un projet comme ça va remettre à zéro ce genre d’équilibre entre l’eau douce et l’eau salée, qui est nécessaire », il a déclaré.
Ne rien faire est un trop grand risque, a dit Haase, car sans la dérivation, les problèmes ne feraient que s’agraver. Des chercheurs préviennent que 550 miles carrés de marais disparaîtront dans le bassin de Barataria dans les 50 prochaines années si rien n’est fait. Moins de marais rendraient plusieurs communautés côtières plus vulnérables aux ouragans. Le bassin de Barataria continuerait de perdre de sa productivité : selon l’évaluation du corps d’ingénieurs de l’armée : deux fois moins d’huîtres et 30 pour cent moins de chevrettes sont capturées dans le bassin comparativement à il y a 20 ans. L’industrie des huîtres et des chevrettes grises finirait par être paralysée quand-même.
Pourtant, le rapport du corps d’ingénieurs de l’armée indique également que les changements dans l’industrie de la pêche dans le bassin se produiront « des décennies plus tôt » avec la dérivation en place. Pour cette raison, George Ricks, un capitaine de bateau de la paroisse de Plaquemines et président de la « Save Louisiana Coalition », est fortement opposé au projet. Avec ou sans dérivation, l’industrie de la pêche dans le bassin sera modifiée de façon permanente. Mais pour Ricks, la différence est le moment.
« Si nous-autres, on fait pas rien, dans 50 ans, on va perdre la pêche quand-même, a déclaré Ricks, qui critique la dérivation depuis des années. Mais donnez-nous-autres 50 ans. Nous-tuez pas asteur. Et c’est exactement ce qu’ils vont faire avec ce projet. »
Ricks préférerait que les communautés côtières aient plus de temps pour s’adapter aux changements qui se produisent dans le bassin de Barataria. Pour lutter contre la perte de terres, il préférerait que l’État drague un tas de sédiments et les pompe dans le bassin pour construire plus de terres et d’îles barrières. Le CPRA utilise déjà cette tactique partout sur la côte, y compris dans le bassin de Barataria, mais l’agence ne considère pas qu’il s’agisse d’une option durable à long terme. La dérivation, d’autre part, offrirait théoriquement un approvisionnement apparemment sans fin de sédiments du fleuve Mississippi.
Pourtant, si l’idée est de construire de la terre, Ricks ne voit pas comment 21 miles carrés de terres construites en 50 ans est une solution appropriée. L’ouragan Ida, par exemple, a détruit plus de 100 milles carrés de terres humides pendant quelques heures, en grande partie dans le bassin de Barataria. De son point de vue, les avantages attendus du projet ne valent pas le coût ni le sacrifice que les communautés côtières devront supporter. Une partie du bassin de Barataria se trouve dans la paroisse de Plaquemines ayoù il existe la plus grande flotte de pêche commerciale des États-Unis continentaux. Ricks a souligné que 70 pour cent des huîtres, chevrettes, crabes et poissons vendus commercialement en Louisiane proviennent des pêcheurs de la paroisse de Plaquemines.
« Dès qu’ils ouvriront les portes de ce projet ils mettront des gens au chômage », Ricks a déclaré.
Moyens de s’adapter
Lorsque le vent s’est calmé et qu’il était sécuritaire de mettre quelques pièges à Petit Lac, Pitre a navigué jusqu’à un endroit sur son droit de la terre et a préparé une cage. Dans un baquet au ras, il avait des centaines de minuscules huîtres qu’il a mis dans sa cage. Puis, il a jeté la cage dans l’eau. Il utilise une méthode de cultiver des huîtres appelée « Alternative Oyster Culture » (AOC), qui consiste à élever des huîtres dans des cages submergées mais suspendues au fond du marais, au lieu de la méthode plus traditionnelle ayoù les huîtres poussent sur des surfaces dures sous l’eau.
Plutôt que de compter sur des huîtres farouches, Pitre achète des milliers d’huîtres à la fois qui sont cultivées dans des écloseries, comme de « Triple-N-Oysters » qui les cultivent à des milles de la mer au Bâton-Rouge. Étant donné que les cages à huîtres de Pitre flottent ou sont suspendues, il y a un petit élément de mobilité qu’il possède qui autrement n’existerait pas dans les opérations plus traditionnelles qui reposent sur des structures sous-marines.
Cette flexibilité signifie qu’il pourrait être en mesure de sauver Bayou Rosa Oysters lorsque la dérivation ouvre. Il regarde les droits de la terre pour la pêche aux huîtres qui sont plus à l’ouest, qui auront probablement des niveaux de salinité plus stables que son droit de la terre actuel. Il pourra déplacer ses cages, grouiller à une nouvelle région et ramasser des nouvelles huîtres en relativement peu de temps.
Dans un avenir avec des afflux réguliers d’eau douce pleine de sédiments du fleuve Mississippi dans le bassin de Barataria, les bancs d’huîtres traditionnels pourraient être couverts de boue. Pitre a déclaré que puisque l’AOC n’a pas besoin de structures sous-marines, il pourrait fournir à certaines personnes qui perdent des bancs d’huîtres traditionnels un moyen de continuer à pêcher, tant que les niveaux de salinité sont corrects.
Afin d’atténuer les dommages causés par la dérivation vers les bancs d’huîtres et les lieux de pêche, ainsi que ceux qui seront touchés par les inondations, les responsables de l’État réservent plus de 370 millions de piastres. Haase avec le CPRA a fait remarquer qu’une partie de cet argent sera consacrée à des mesures incitatives pour les compagnies d’huîtres comme celle de Pitre, ainsi qu’à l’ouverture de nouveaux lieux de pêche aux huîtres dans la mesure du possible. « Une personne qui pourrait avoir un banc d’huîtres qui est dans un endroit qui deviendrait improductif en raison de la dérivation peut chercher des cages dans un endroit qui pourrait être plus productif », il a déclaré.
Même encore, l’AOC n’est pas une solution aux problèmes prévus en raison de l’eau douce de la dérivation. « Peu importe le montant d’argent que tu donnes, si tu transformes complètement l’eau en eau douce, je peux pas fonctionner, Pitre a déclaré. Je peux rien faire avec ça. »
De plus, pour Pitre, quitter le droit de la terre pour la pêche aux huîtres de son grand-père n’est pas une décision facile à prendre. Attraper des huîtres à Bayou Rosa n’est pas une décision de business, c’est une décision qui est ancrée dans son héritage.
Avec ou sans dérivation, Pitre reconnaît qu’il y aura toujours perte de terres, de culture, de langue. D’autres ouragans s’abattront sur la côte et d’autres terres disparaîtront. Les gens de sa communauté continueront de battre en retraite dans le nord. Au lieu de céder au sentiment d’impuissance, Pitre se concentre sur la seule chose qu’il peut contrôler : aller dans le marais tous les jours pour attraper des huîtres.
« Je vais faire ce que je peux pour maintenir l’industrie, parce que c’est notre identité, il a déclaré. On perd tellement de culture, de langue française, de traditions. La pêche est une chose que je vais travailler le plus fort possible pour garder en vie pour qu’on puisse survivre. »
Une introduction au français de Louisiane
Le français de Louisiane est une collection de variétés parlées par les Amérindiens, les Africains, les Acadiens et les Européens depuis le XVIII siècle.
Le français de Louisiane est une collection de variétés parlées par les Amérindiens, les Africains, les Acadiens et les Européens depuis le XVIII siècle.
Le « Dictionary of Louisiana French : As Spoken in Cajun, Creole, and American Indian Communities » est une ressource importante pour les gens qui veulent apprendre le français louisianais. Jonathan Olivier/Télé-Louisiane
Par Jonathan Olivier
Je me rappelle toujours des petites phrases que ma mère et mon père disaient qui m’ont bien touchés. « Viens manger » ou « ferme la porte ». Des mots enracinés dans le français de Louisiane, le sous-produit de leurs enfances : leurs parents sont locuteurs natifs du français louisianais, tandis que la mère de ma mère a été élevée itou avec le créole louisianais.
Pourtant, pendant la grande partie de ma vie, le français n’a joué qu’un rôle mineur, un résultat de décennies d’américanisation, de changements économiques en Louisiane du XX siècle et de la constitution de l’État de 1921 qui autorisait seulement l’utilisation de l’anglais dans les salles de classe. Une chaîne patrimoniale et linguistique avait été rompue, celle qui me liait à mes premiers ancêtres en Amérique du Nord. Au début du XVII siècle, ils sont arrivés en Nouvelle-Écosse, Canada, dans la région qu’ils ont nommée l’Acadie.
Mon parcours pour retrouver la langue de ma famille a été long. J’ai suivi des cours au high school, à l’université et j’ai participé à un programme d’immersion française au Canada. J’ai voyagé au Québec et au Nouveau-Brunswick. J’ai commencé à parler presque seulement en français à mes grands-parents afin de saisir et de mieux comprendre le français de Louisiane, de ma famille. Dans une région asteur dominée par l’anglais, je dois travailler tous les jours. Je fais des erreurs, puis j’en apprends. Parfois, c’est trop de travail. Et j’imagine que c’est vrai pour la plupart du monde qui a fait ce pas vers la récupération d’une langue d’héritage.
Bien que, à d’autres moments, j’oublie le travail et la pression de faire préserver le français louisianais alors que le nombre de locuteurs natifs continue de diminuer. Je ne me tracasse pas des erreurs que je fais. Je parle français sans effort. La langue de mes ancêtres ouvre des portes que je n’apercevais pas avant. Des idées, des opportunités et des amis m’arrivent qui autrement m’auraient été inconnus. Pour moi, mon parcours a évolué au-delà d’une manière de récupérer un lien rompu, mais asteur le français fait partie de mon existence. La langue aussi fait partie de mon identité.
Pour ceux qui veulent faire le premier pas pour apprendre le français louisianais, ou même pour ceux qui sont simplement curieux à ce sujet, ce guide vous offrira une introduction à plusieurs aspects de la langue. Cet article n’est pas exhaustif du tout. Mais j’espère qu’il vous fournira un début, ou peut-être même une inspiration pour continuer votre propre effort pour apprendre le français louisianais.
Quoi c’est le français de Louisiane ?
Le français louisianais, aussi communément appelé le français cadien, est un terme générique pour une collection de variétés de français qui a été parlée pour la première fois dans la région par des groupes francophones tels que des colons français, des Canadiens, des créoles haïtiens et des Acadiens. Le français, langue dominante de la Louisiane depuis de nombreuses générations à partir du XVIIIe siècle, a également été adopté par de nombreux groupes amérindiens de la Louisiane, des esclaves africains et des gens de couleur libres, ainsi que des allemands, des espagnols et des anglais.
De nos jours, les principales populations qui parlent le français louisianais comme langue maternelle sont des franco-indiens (des amérindiens des bayous des paroisses Lafourche et Terrebonne), des créoles de toute couleur et des cadiens. Tous ces groupes descendent d’un mélange des peuples fondateurs de notre État.
Au fil des décennies, le français louisianais a été façonné par ces différents groupes ethniques. Par exemple, il existe plusieurs éléments d’origine autochtone comme « un chaoui » (un raton laveur), dérivé des chattaux, ou une plaquemine (un kaki), d’une langue algonquienne. Les mots gombo et aussi « févi » sont dérivés des peuples d’Afrique. Lagniappe (supplémentaire) vient de l’espagnol en Amérique du Sud.
Il existe plusieurs mots que les Louisianais ont conservés mais qui ont disparu en France. Par exemple, une chevrette est un vieux mot qui est resté en Louisiane en raison de l’isolement. Alors qu’en France aujourd’hui les gens utilisent « crevette », plus récemment adopté des Normands. Les Louisianais ont aussi adapté quelques mots pour faire référence à de nouvelles inventions comme la voiture, qui en Louisiane et au Québec est « un char ».
Malgré ces quelques variations lexicales, le français louisianais est mutuellement intelligible avec d’autres variétés de français à travers la francophonie. Après tout, le français tel qu’il est parlé aujourd’hui en France n’est qu’un dialecte de la langue.
Un continuum linguistique
Dans les régions géographiques ayoù le français louisianais a existé à côté du créole louisianais, il existe la notion d’un continuum de français et de ses variétés liées, qui comprend : le français louisianais, le créole louisianais et le français international. Un continuum implique une sorte de structure avec des éléments qui sont similaires mais nettement différents aux deux pôles. Dans ce cas, imaginez qu’il existe trois éléments sur un plan linéaire, avec le français international et le créole louisianais à des extrémités séparées, puis le français louisianais au milieu. Ces deux pôles extrêmes sont différents au niveau morphosyntaxique alors qu’il y a beaucoup de chevauchements au niveau lexical entre le français louisianais et le créole louisianais. Ces similitudes et ces différences sont importantes en Louisiane ayoù quelques différentes communautés interagissent régulièrement.
Normalement, il existe des gens qui se situent dans un lieu fixe sur le continuum, selon la langue ou la variété du français qu’ils parlent. Cependant, en raison de l’interaction entre les communautés linguistiques, des gens ont souvent la capacité de se déplacer sur le continuum. Par exemple, un locuteur natif du français louisianais pourrait se déplacer vers le créole louisianais s’il interagit régulièrement avec des locuteurs créoles. Cette tactique permet aux différentes communautés linguistiques de communiquer.
Même si, à une certaine époque, le créole louisianais était classé comme un dialecte du français louisianais, il est en fait sa propre langue compte tenu de sa syntaxe et de sa grammaire uniques, malgré ses similitudes lexicales avec le français de Louisiane. Le français créole est un terme ambigu mais couramment utilisé pour désigner le créole louisianais ou des personnes qui s'identifient comme créoles qui parlent le français louisianais. La communauté de locuteurs de la Louisiane est encore plus compliquée et enrichie par le fait que le créole louisianais est parlé non seulement par les créoles, mais aussi par de nombreux cadiens.
Alors que les Louisianais peuvent se référer à la langue qu’ils parlent comme cadien, créole, français cadien, français créole, français indien, français Houma ou juste français, les linguistes utilisent de plus en plus les termes le créole louisianais ou même le kouri-vini, et puis le français louisianais, dans le but d’identifier plus précisément ces deux langues dans le continuum linguistique de la Louisiane.
Variation du français louisianais
Herb Wiltz, icitte dans l’épisode 10 de La Veillée, parle français louisianais et créole louisianais. Drake LeLeblanc/Télé-Louisiane
Il existe plusieurs variétés du français en Louisiane qui diffèrent en raison des facteurs comme la géographie, l’âge, l’éducation ou même l’attrition linguistique. Certains francophones du sud-est de la Louisiane notamment dans la Paroisse Lafourche utilisent un « h » aspirant lorsqu’ils prononcent « j » ou « g ». Il y’en a qui pourrait utiliser le mot « grouiller » tandis que d’autres dirait « déménager » ou même move, emprunté à l’anglais. Dans les paroisses des Avoyelles et de Lafourche, il est courant d’exprimer « quoi » en disant « qui » alors que d’autres régions de la Louisiane emploient « quoi ».
Le professeur émérite de l’Université de l’Indiana, Albert Valdman, dans son étude « Standardization or laissez-faire in linguistic revitalization », a donné l’exemple d’un locuteur natif du français louisianais qui dans un paragraphe a utilisé cinq façons différentes d’exprimer « ils » : eux-autres, ça, ils, eusse, et ils avec -ont.
Mais sho, eux-autres serait contents, tu les appelle ‘oir, parce que ça travaille tard, eusse a un grand jardin en arrière, et ils travaillont tard, des fois ils sont tard dans la maison.
L’étude a montré que différents groupes d’âge avaient tendance à s'exprimer d’une manière différente. Par exemple, 25 pour cent des personnes âgées de plus de 55 ans avaient tendance à utiliser « ils », tandis que seulement 1 pour cent des personnes de moins de 30 ans utilisaient « ils ». Plutôt, 77 pour cent des gens plus jeunes ont opté d’utiliser « eusse ».
En raison de cette variation, les linguistes n’ont pas exactement une seule définition du français louisianais. Au lieu de cela, il est mieux compris comme une collection de différentes variétés qui sont parlées à travers l’État. Même encore, ces variétés partagent beaucoup en commun, donc voici quelques exemples qui rendent le français de Louisiane unique.
Éléments lexicaux
Ruby et Raymond Danos, icitte dans le sixième épisode de La Veillée, viennent de Cutoff, en Louisiane, ayoù ils ont appris à parler français à la maison. Drake LeBlanc/Télé-Louisiane
Un élément lexical est un mot ou une séquence de mots. En raison de la diversité linguistique de la Louisiane, il existe des éléments lexicaux propres au français louisianais, bien que beaucoup plus soient bien connus au Canada, en France ou dans toute la francophonie. D’autres éléments lexicaux sont assez courants en français, bien qu’ils aient une signification différente en Louisiane en raison de leur isolement par rapport aux autres régions francophones. Voici quelques exemples :
Un chaoui (origine amérindienne)
Français international : Un raton laveur
Asteur (commune au Canada et dans certaines régions de la France)
Français international : Maintenant
Un char (commune au Canada)
Français international : Une voiture
Une banquette
Français international : Un trottoir
Une piastre (commune au Canada)
Français international : Un dollar
Une chevrette
Français international : Une crevette
Une plaquemine (origine amérindienne)
Français international : Un kaki
Des souliers
Français international : Des chaussures
Espérer
Français international : Attendre
Structure grammaticale régionale
En français louisianais, la structure grammaticale, ou l’arrangement des mots, peut être variée et aussitte unique. Alors que les élèves du français comme langue seconde sont souvent prompts à prendre des éléments lexicaux comme les noms, il est plus difficile d’intégrer des structures grammaticales plus complexes. Si vous parlez à un locuteur natif du français louisianais, vous entendrez probablement ces quatre structures souvent.
Être après
En français louisianais, le présent progressif est « être après » au lieu de « être en train de » . Par exemple, « Je suis après faire quelque chose ».
Avoir pour
C’est une façon courante en Louisiane d’exprimer un besoin. Par exemple, quelqu’un pourrait dire, « J’ai pour travailler aujourd’hui ».
Contractions article/préposition
En Louisiane, on entend souvent les locuteurs éviter certaines contractions. Alors, on pourrait dire, « C’est à cause de le froid j’ai resté dedans la maison » au lieu de dire « du froid ».
Pronoms sujets
Généralement, les locuteurs natifs du français louisianais suivent les mêmes modèles de pronoms que le français international avec quelques exceptions. Les exemples ci-dessous présentent les pronoms qui diffèrent du français international.
Vous (utilisé rarement et seulement dans des situations très formelles)
Elle (parfois prononcé/écrit comme alle)
Nous-autres, On
L’expression plus familière de « on » a en gros remplacé « nous » en français louisianais. Pourtant, « nous-autres » est souvent utilisé conjointement avec « on ». Par exemple, « Nous-autres, on était dans le clos un tas des années passées ».
Vous-autres
Ce pronom sujet utilise le même verbe que la troisième personne du singulier « il ». Par exemple, « Vous-autres va à la messe ? »
Ils (souvent utilisé pour exprimer des hommes et des femmes)
Elles (cette forme n’est pas souvent utilisée)
Ça, eux-autres, eusse (souvent utilisé en place d’ils/elles)
Le mot « eusse » est commun dans le sud-est de la Louisiane dans les paroisses de Terrebonne et de Lafourche. Cependant, il n’est pas aussi commun dans d’autres régions de la Louisiane. Alors que « ça » et « eux-autres » sont généralement utilisés dans toute la région francophone de l’État. Ces trois sont généralement conjugués à l’aide du verbe à la troisième personne. Par exemple, « Eux-autres a deux garçons. Mais ça voulait une tite fille itou ».
Comment apprendre le français de Louisiane ?
Abraham Parfait, de la Nation Unie Houma, icitte dans le cinquième épisode de La Veillée, parle ce que les gens de sa communauté appellent le français houma ou le français indien. Drake LeLeblanc/Télé-Louisiane
Il y a plein de manières d’apprendre le français louisianais. Des cours en ligne dispensés par des experts locaux sont disponibles, et les textes compilés par les linguistes offrent des informations précieuses. Et bien sûr, l’une des meilleures façons de pratiquer est de trouver un locuteur natif pour apprendre directement d’eux-autres. S’ils le permettent, enregistrez votre conversation et transcrivez-la, ce qui fonctionne comme un moyen intime d’apprendre. Ci-dessous sont des ressources pour commencer votre parcours vers l’apprentissage du français louisianais.
Vidéos
Les Adventures de Boudini et Ses Amis, une série de dessins animés en français louisianais, produite par Creole Cartoon Company avec Télé-Louisiane pour Louisiana Public Broadcasting (LPB), parfait pour les débutants ou les enfants.
La Veillée, un magazine hebdomadaire de quinze minutes produit par Télé-Louisiane et LPB.
Le Louisianiste, le nouveau balado de Télé-Louisiane axé sur des locuteurs natifs du français louisianais
Cours et des bases de données en ligne
Cours de français louisianais fournis par l’Alliance Française de Lafayette, dirigé par David Cheramie et Ryan Langley.
Ressources en ligne fournies par le département des études françaises à l’Université d’État de Louisiane (UEL).
Louisiana French Oral Histories, un projet qui comprend des entrevues avec des locuteurs natifs du français, compilé par le département des études françaises à UEL.
Memories of Terrebonne, une collection de récits oraux de la paroisse Terrebonne.
Les tables françaises, ayoù les francophones se rassemblent pour parler en français. Cette liste a été établie par le Conseil pour le développement du français en Louisiane.
Livres
Tonnerre mes chiens! A glossary of Louisiana French par Amanda LaFleur
Dictionary of Louisiana French: As Spoken in Cajun, Creole, and American Indian Communities par Albert Valdman et al.
Cajun French Dictionary and Phrasebook par Jennifer Gipson et Clint Bruce
Sources :
Ancelet, B. J. (1988). "A perspective on teaching the “problem language” in Louisiana.” The French Review, 61,
345-356.
Ancelet, B. J. (2007). “Negotiating the mainstream: The Creoles and Cajuns in Louisiana.” The French Review,
80, 1235-1255.
Blyth, C. (1997). “The Sociolinguistic Situation of Cajun French: The Effects of Language Shift and Language
Loss.” In A. Valdman (Ed.), French and Creole in Louisiana (pp. 25-46). New York: Plenum Press.
Brown, B. (1993). “The social consequences of writing Louisiana French.” Language in Society, 22, 67-101
Dajko, Nathalie (2012). “Sociolinguistics of Ethnicity in Francophone Louisiana.” Language and Linguistics
Compass, 6, 279-295.
Dajko, Nathalie; Carmichael, Katie (2014). “But qui c’est la différence ? Discourse markers in Louisiana French:
The case of but vs. mais.” Language in Society, 43, 159-183.
Valdman, Albert (2000). "Standardization or laissez-faire in linguistic revitalization: The case of Cajun French.”
Indiana University Working Papers in Linguistics 2: The CVC of Sociolinguistics: Contact, Variation, and
Culture, 127-138.
Valdman, Albert; Picone, Michael D. (2005). “La situation du français en Louisiane.” In A. Valdman et. al, Le
Français en Amérique du Nord: État présent (pp. 143-165). Les Presses de l’Université Laval.
École Pointe-au-Chien ouvrira l’inscription pour la maternelle, le premier livre
Le conseil d’administration s’est réuni à sa première réunion le lundi 13 mars, ayoù ça a approuvé l’embauche de deux maîtres d’école pour l’année scolaire inaugurale.
Le conseil d’administration s’est réuni à sa première réunion le lundi 13 mars, ayoù ça a approuvé l’embauche de deux maîtres d’école pour l’année scolaire inaugurale.
Le conseil d’administration de l’École Pointe-au-Chien a voté pour plusieurs affaires lors de sa première réunion, le lundi 13 mars. Kezia Setyawan/WWNO
Par Jonathan Olivier
Le conseil d’administration de l’École Pointe-au-Chien, la plus récente école d’immersion française en Louisiane, située à la Pointe-aux-Chênes à la frontière des Paroisses Terrebonne et Lafourche, a voté pour ouvrir les inscriptions pour ceux qui cherchent à entrer à la maternelle et au premier livre en août. Le conseil a aussi voté pour le recrutement de deux maîtres d'école en coordination avec le Conseil pour le développement du français en Louisiane.
« Ça va ramener back une école dans notre communauté, mais aussitte ça va être un début pour ramener back la langue française dans notre communauté, a déclaré Christine Verdin, membre du conseil de la Tribu Pointe-au-Chien. On va commencer avec kindergarten et le premier grade, mais on va avoir aussitte des classes pour du monde âgé qui veut apprendre le français. On aimerait entendre plus de monde qui parle français alentour d'icitte. »
Le conseil a voté pour solliciter l’intérêt des parents des futurs élèves. En accordance avec les lois de l’État, la préférence sera accordée aux familles qui restent à la Pointe-aux-Chênes ou à l’Île à Jean-Charles, mais aussi aux anciens résidents qui ont été déplacés en raison de l’ouragan Ida ou de la réinstallation de l’île par l’État. Des familles des anciens élèves de l’école primaire Pointe-aux-Chênes auront une préférence itou. Si des places sont encore disponibles, l’inscription passera à une loterie aux élèves d’autres coins des paroisses Lafourche et Terrebonne. La priorité sera accordée aux enfants des maîtres d’école de l’École Pointe-au-Chien, ceux qui ont des parents ou des grands-parents qui viennent de la Pointe-aux-Chênes ou l’Île à Jean-Charles, et tout quelqu'un qui ont un intérêt pour le français louisianais.
Pour l’année scolaire 2023-2024, l'École Pointe-au-Chien sera située dans la bâtisse du Knights of Columbus, dans la région nord de la Pointe-aux-Chênes. Éventuellement, l’École Pointe-au-Chien grouillera à la place de l’ancienne bâtisse de l’École Primaire Pointe-aux-Chênes, qui a fermé ses portes en 2021 en raison de la Commission scolaire de la paroisse de Terrebonne. La bâtisse a été endommagée par l’ouragan Ida itou. Le renouvellement de la bâtisse devrait commencer plus tard cette année.
« Le conseil travaille en collaboration avec la Division de l’administration, le ministère du Trésor, et les législateurs de l’État pour trouver les moyens les plus efficaces de dépenser les fonds déjà alloués à l’école pour rénover les bâtiments scolaires provisoires et finaux ainsi que d’autres investissements nécessaires dans les programmes d’études, les finances et l’administration », a déclaré Will McGrew, PDG de Télé-Louisiane, qui a été élu président par intérim jusqu’à la nomination du conseil d’administration entier.
À la réunion de lundi, neuf membres du conseil étaient présents après avoir été nommés par leurs organismes d’État respectifs ou des tribus indiennes (y compris la Consule générale de France en Louisiane Nathalie Beras, à titre consultatif). Au total, le conseil comptera 13 membres.
Le financement initial de l’École Pointe-au-Chien provient des 3 millions $ alloués par l’Assemblée législative de l’État, qui a voté en 2022 l’adoption du projet HB 261 (Act 454), rédigé par le président pro tempore de la Chambre des députés Tanner Magee, R-Houma. La loi a créé l’école et a établi un conseil d’administration indépendant. Les membres du conseil ont examiné les prochaines étapes pour dépenser une partie des 3 millions $ d’ici la fin de l’exercice financier de l’État, le 30 juin, et ils sont après coordonner avec les législateurs le report des fonds restants au prochain exercice, qui commence le 1 juillet.
Le conseil a aussi voté pour créer un formulaire en ligne,qui permet aux parents d’exprimer leur intérêt à inscrire leurs enfants qui restent dans les alentours.
« Nous avons beaucoup de travail devant nous, mais nous sommes fiers de marquer l’histoire en créant la première école d’immersion française dans les paroisses de Lafourche et de Terrebonne, la première école d’immersion desservant une population majoritairement autochtone, et la première école d’immersion qui enseignera le français louisianais, a déclaré McGrew. Nous sommes reconnaissants de l’appui massif de l’Assemblée législative et d’autres intervenants pour faire de cette école une réalité pour Pointe-aux-Chênes et un modèle pour les communautés de l’État. »
Ceux qui souhaitent inscrire leurs enfants à l’École Pointe-au-Chien peuvent en savoir plus en remplissant ce formulaire d’intérêt ou par courriel ici : ecolepointeauchien@gmail.com.
La Veillée est back sur LPB pour sa première de printemps le 16 mars
Tout au long de 8 épisodes, notre équipe explorera la programmation française à la radio publique KRVS, les Isleños de Louisiane, la tradition des boucheries, et bien plus encore.
Tout au long de 8 épisodes, notre équipe explorera la programmation française à la radio publique KRVS, les Isleños de Louisiane, la tradition des boucheries, et bien plus encore.
Le tournage de la saison 1.2 de La Veillée est en cours depuis février et présente des reportages sur le terrain avec des francophones de la Louisiane. Drake LeBlanc/Télé-Louisiane
Par Jonathan Olivier
La Veillée, une émission de télévision hebdomadaire produite par Télé-Louisiane et Louisiana Public Broadcasting (LPB), revient avec plus d’histoires qui cherchent à mettre en évidence des riches couches culturelles de la région. La deuxième partie de la saison présente du contenu en français louisianais ainsi qu’un épisode spécial en espagnol sur les Isleños de Louisiane et un épisode en créole louisianais sur la revitalisation de cette langue.
« La Veillée est unique non seulement parce que l’émission est en français, mais aussi parce qu’on visite des communautés qui sont trop souvent oubliées dans la couverture médiatique généraliste et qu’on se focalise sur des histoires qui comptent pour les gens de toute la Louisiane, peu importe leur origine ethnique, politique ou régionale », a déclaré le PDG et cofondateur de Télé-Louisiane, Will McGrew, qui est producteur exécutif de La Veillée.
La Veillée est la première émission de télévision hebdomadaire entièrement produite en français en Louisiane depuis plus de 30 ans. Elle est diffusée pendant 15 minutes les jeudis à 19h45 sur LPB et en ligne. Le premier épisode de la demi-saison sera diffusé le 16 mars avec une finale le 4 mai, avec reportages et entrevues sur le terrain, et animé par McGrew, Drake LeBlanc et Caitlin Orgeron. Les huit épisodes de la première moitié de la saison sont disponibles en ligne à lpb.org/laveillee.
Le premier épisode de ce jeudi soir mettra l’accent sur la programmation en français diffusée par KRVS, une station de radio publique en Acadiana affiliée à la NPR. La station diffuse des programmes tels que La Lou Juke Box de Blake Miller, Encore de Megan Brown Constantin et La Nation Créole de Cedric Watson.
« On a admiré la programmation française de KRVS au fil des ans et on a été content de voir le retour de Bonjour Louisiane avec Ashlee Michot, a déclaré McGrew. Interviewer quelques-uns des jeunes talents de la station pour cette saison a été inspirant, instructif et amusant. »
Tout au long de cette saison, les épisodes de La Veillée exploreront divers sujets :
Un épisode spécial en espagnol sur les Isleños de la paroisse St. Bernard.
Un épisode axé sur les efforts de revitalisation en cours pour le créole louisianais.
Entrevues avec les musiciens de la région de Lafayette comme Jo Vidrine, Kelli Jones et Jourdan Thibodeaux.
Un regard sur les efforts pour maintenir le français avec des reportages sur deux écoles d’immersion française : LeBlanc Elementary, qui est la première et seule école d’immersion dans la paroisse de Vermilion, et l’École Saint-Landry, une école d’immersion française à charte dans la paroisse de Saint-Landry.
Une exploration de la boucherie traditionnelle à travers la Fête du Cochon, une fête annuelle à Golden Meadow
La série de dessins animés, Les Aventures de Boudini et Ses Amis, créée par la Creole Cartoon Company en 2021 en collaboration avec Télé-Louisiane, sera également diffusée sur LPB en mars. La première saison de Boudini a été produite avec le soutien du Consortium louisianais des écoles d’immersion, le CODOFIL, l’Atchafalaya National Heritage Area, et le Louisiana Endowment for the Humanities. Le passage à LPB souligne le partenariat entre LPB et Télé-Louisiane pour renforcer la programmation française dans l’État.
« Notre partenariat avec Télé-Louisiane a été une merveilleuse façon de partager les histoires des communautés francophones de la Louisiane, a déclaré Linda Midgett, productrice exécutive de LPB. Ça a toujours été un élément important de la mission de LPB et nous sommes reconnaissants de cette collaboration. »
Participez au Mois de la Francophonie avec des millions partout aux Amériques
Sylvain Lavoie du Centre de la francophonie des Amériques parle de la Francophonie des Amériques, ainsi que des avantages de son organisation pour la Louisiane.
Sylvain Lavoie du Centre de la francophonie des Amériques parle de la francophonie des Amériques, ainsi que des avantages de son organisation pour la Louisiane.
Le Centre de la francophonie des Amériques tisse des liens avec les francophones et francophiles partout sur le continent. Centre de la francophonie des Amériques
Cet article est sponsorisé par le Centre de la francophonie des Amériques.
Par Jonathan Olivier
Le Centre de la francophonie des Amériques est né en 2008 d’une volonté du gouvernement du Québec de mettre en mouvement la francophonie du continent. Cette année, le Centre célèbre ses 15 ans. Le Centre aussi célèbre chaque année le Mois de la Francophonie qui a pour but de promouvoir la langue française dans ce magnifique contexte de diversité culturelle.
On a discuté du rôle du Centre à travers le continent et chez nous-autres, ainsi que du Mois de la Francophonie, avec Sylvain Lavoie, président-directeur général du Centre.
Q : Quel est le rôle du Centre dans la francophonie ?
R : Le Centre tisse des liens avec les francophones et francophiles partout sur le continent. Il soutient le dialogue et encourage le rapprochement entre les personnes, les communautés et les groupes intéressés par la francophonie, et ce, dans un esprit de solidarité, de découverte et de partage.
Au cours des 15 dernières années, le Centre de la francophonie des Amériques a développé un large réseau par ses actions sur le terrain. Il connaît des francophones partout sur le continent. D’ailleurs, des milliers de membres en font partie.
Pour atteindre sa clientèle, le Centre collabore avec des partenaires de différents milieux qui participent à la valorisation de la langue française et de la culture francophone et au partage d’une francophonie plurielle et dynamique. Nous comptons sur plusieurs partenaires en Louisiane et nous en sommes très fiers! Les projets réalisés sont porteurs et rassembleurs pour une francophonie plurielle et dynamique!
Sylvain Lavoie, président-directeur général du Centre de la francophonie des Amériques. Centre de la francophonie des Amériques
Q : Est-ce qu’il y a des Louisianaises ou Louisianais qui font partie du Centre ?
R : Le Centre a le grand plaisir de compter parmi les membres de son conseil d’administration madame Peggy Feehan, directrice générale du CODOFIL et sherpa pour la Louisiane. Cette dernière a succédé à Zachary Richard, qui a occupé ce titre depuis la fondation du Centre, et qui est maintenant membre honoraire du Centre pour sa contribution exceptionnelle durant toutes ces années.
Q : Quels sont les programmes phares du Centre ?
R : Le Centre offre au moins un programme de formation intensive par année qui rassemble des participantes et participants des Amériques. Au fil des ans, plusieurs personnes de la Louisiane ont participé à ces programmes. Les liens tissés perdurent dans le temps et ces personnes deviennent engagées dans leur milieu de vie. Ces initiatives permettent la découverte, le développement et la célébration de la francophonie des Amériques!
Ses trois programmes phares sont :
Le Forum des jeunes ambassadeurs de la francophonie des Amériques
Le Parlement francophone des jeunes des Amériques
L’Université d’été sur la francophonie des Amériques
Q : Est-ce qu’il y a des programmes du Centre ont lieu en Louisiane ?
R : L’édition 2023 de l’Université d’été sur la francophonie des Amériques sera présentée en collaboration avec l’Université de Louisiane à Lafayette, et se déroulera du 22 au 27 mai 2023. C’est la toute première fois qu’un programme phare du Centre a lieu à l’extérieur du Canada! Plusieurs partenaires se grefferont à cet événement dont le CODOFIL et l’Agence universitaire de la Francophonie. Nathan Rabalais, professeur agrégé d’études francophones à l’Université de Louisiane à Lafayette, accompagnera ce groupe lors de cette formation intensive.
Q : Qu’est-ce que la Bibliothèque des Amériques ?
La Bibliothèque des Amériques est un outil unique au monde qui donne accès gratuitement à des milliers de livres pour tous les francophones et apprenants de français des Amériques.
La Bibliothèque des Amériques, c’est :
Un catalogue de plus de 17 000 livres numériques d’autrices et auteurs francophones des Amériques, disponibles pour l’emprunt;
Des actualités littéraires : des nouvelles et des portraits d’auteurs
Des suggestions de lecture
Une programmation dynamique dont des Rendez-vous littéraires
Une zone pédagogique pour appuyer les enseignants du primaire et secondaire, en français langue première, langue seconde ou langue étrangère
Pour en savoir plus bibliothequedesameriques.com
Q : Qu'est-ce que la francophonie des Amériques ?
R : La présence francophone dans les Amériques est une réalité historique et géographique qui varie d’une communauté à l’autre. Elle compte 33 millions de francophones et francophiles.
À travers le continent, dans des communautés parfois isolées, l’héritage français résonne. Des rives de l’Acadie jusqu’aux grandes étendues des Prairies de l’Ouest canadien, en passant par la Louisiane et les Caraïbes, le français en Amérique continue à faire vibrer, à faire rire, à faire pleurer, à faire danser, à faire chanter et à faire vivre.
Voici les 33 millions de francophones et francophiles sur tout le continent. Centre de la francophonie des Amériques
Q : Qu’est-ce que le Mois de la Francophonie ?
R : Pour cette occasion, le Centre s’associe à différents partenaires et collaborateurs afin de partager le dynamisme et la richesse de la francophonie des Amériques. Le Centre peut présenter des activités qui rassemblent des francophones des Amériques, des conférences, des tables rondes, des projections de films, des propositions de lecture, des rencontres littéraires, des concours, et plus.
Q : Quand aura lieu la journée internationale de la Francophonie ?
R : Depuis 1990, les francophones et francophiles de tous les continents célèbrent chaque 20 mars la Journée internationale de la Francophonie.
Cet événement a été créé en 1988 pour célébrer la langue française et ses 300 millions de locuteurs dans le monde. C’est l’occasion pour tous les individus de fêter en exprimant leur solidarité et leur désir de vivre ensemble, dans la reconnaissance de leurs différences et leur diversité!
La date du 20 mars a été retenue en commémoration de la signature, le 20 mars 1970 à Niamey (Niger), du Traité portant sur la création de l'Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT), première organisation internationale francophone.
Cliquez sur ce lien pour en savoir plus sur Le Mois de la Francophonie 2023
Q : Comment les Louisianaises et Louisianais peuvent utiliser les ressources du Centre ?
Le Centre de la francophonie des Amériques regroupe des milliers de membres et est très heureux de compter parmi ceux-ci déjà des gens de la Louisiane! Pour vous brancher à la francophonie des Amériques et utiliser les ressources du Centre, il faut devenir membre et c’est gratuit! Vous n’êtes qu’à un clic de nous joindre!
Les membres individuels du Centre reçoivent l’infolettre du Centre et bénéficient de ces avantages :
Espace M, une plateforme qui propose du contenu exclusif aux membres du Centre;
Bibliothèques des Amériques avec plus de 17 000 livres numériques
Programmes, activités et concours du Centre;
La possibilité de participer au processus démocratique du Centre.
Devenez membre du Centre, c’est gratuit!
Festivals en Louisiane : musique, manger et culture
Une liste de plus d’une douzaine de festivals en Louisiane qui mettent en valeur la culture unique de l’État du Bayou.
Une liste de plus d’une douzaine de festivals en Louisiane qui mettent en valeur la culture unique de l’État du Bayou.
Donny Broussard et les Louisiana Stars aux Festivals Acadiens et Créoles en 2022. Ethan Castille/Télé-Louisiane
Par Jonathan Olivier
L’une des meilleures manières de découvrir les traditions de la Louisiane est d’aller aux festivals qui se déroulent pendant l’année. Quelques-uns de ces festivals rendent hommage aux traditions régionales, d’autres aux musiciens locaux ou aux traditions de manger. Mais tous mettent en valeur le flair unique de l’État. La plupart des festivals ont lieu équand il y a une pause de la chaleur subtropicale, habituellement au printemps de mars et avril, ainsi qu’à l’automne en octobre. Notre liste rassemble plus d’une douzaine de festivals en Louisiane qui célèbrent la musique, le manger et la culture de l’État du Bayou.
Musique
Les festivals de musique de la Louisiane présentent des genres locaux connus dans le monde entier comme cadien, zydeco, blues, jazz et plus encore. Ethan Castille/Télé-Louisiane
New Orleans Jazz & Heritage Festival
Nouvelle-Orléans - Avril/Mai
Connu parmi des louisianais comme Jazz Fest, c’est l’un des plus grands événements de l’année en Louisiane. Plusieurs scènes mettent en valeur des genres musicaux comme le blues, le cadien, le folk, le rock, le rap et la musique des Caraïbes joués par des artistes locaux comme Beausoleil ou le Preservation Hall Jazz Band. Il y a aussi plusieurs grands artistes comme Santana, The Lumineers et Ed Sheeran. Non seulement un festival de musique, le Jazz Fest célèbre la culture louisianaise en présentant la nourriture et l’artisanat de la région pendant deux fins de semaine remplies d’action. Les billets sont obligatoires afin de faire participer.
French Quarter Festival
Nouvelle-Orléans - Avril
Ce festival, qui a lieu chaque année en avril la fin de semaine avant Jazz Fest, met en valeur le meilleur de la culture du Vieux Carré de la Ville. Des performances d’artistes comme Irma Thomas et Rebirth Brass Band sont tout partout à travers le quartier. Il y a aussi des vendeurs de nourriture très connus servant du manger créole. Créé en 1984, le French Quarter Festival est entièrement gratuit et ouvert aux visiteurs du monde entier.
Essence Festival of Culture
Nouvelle-Orléans - Juin
Essence Fest a été organisé pour la première fois en 1995 pour célébrer le 25ème anniversaire d’Essence, un magazine destiné aux femmes afro-américaines. Aujourd’hui, le festival est devenu l’un des plus grands événements culturels et musicaux afro-américains des États-Unis. Généralement organisé la fin de semaine du 4 juillet, le festival attire des artistes comme Beyoncé et Mary J. Blige au César Superdome. L’Essence Expo propose des ateliers et des présentations de la diaspora africaine. Les billets sont obligatoires pour l’entrée.
Festival International de Louisiane
Lafayette - Avril
Cet événement gratuit de cinq jours au centre-ville de Lafayette est unique en Louisiane. Festival International est une célébration du mélange de cultures de la région de l’Acadiana. Il existe des spectacles musicaux provenant des régions qui ont façonné le sud de la Louisiane, comme la France, le Canada et l’Afrique, mais aussi ceux du monde entier. Habituellement à la fin d’avril, le Festival International propose également du manger cadien et créole.
Baton Rouge Blues Festival
Bâton-Rouge - Avril
Ce festival dans la capitale de la Louisiane est gratuit et il rend hommage à un genre de musique distinct—le blues des marais—qui s’est développé dans la région dans les années 1950 par des artistes comme Slim Harpo. Né en 1981 sur le campus de la Southern University, la Baton Rouge Blues Foundation produit aujourd’hui le festival, réunissant des groupes de blues du monde entier.
Festivals Acadiens et Créoles
Lafayette - Octobre
En 1974, des militants francophones ont organisé le Tribute to Cajun Music Festival, qui donne naissance au festival d’aujourd’hui. Il est devenu la plus grande célébration de la culture cadienne et créole de l’Acadiana. La programmation du festival comprend des stars locales comme Wayne Toups et les Lost Bayou Ramblers, ainsi que le meilleur de la cuisine de la région. Les Festivals Acadiens et Créoles ont généralement lieu chaque année en octobre au parc Girard.
Manger
Plusieurs petites villes accueillent chaque année des festivals célébrant un plat unique de la Louisiane. Ethan Castille/Télé-Louisiane
Jambalaya Festival
Gonzales - Mai
Cette petite ville au sud de Bâton-Rouge se présente comme la capitale mondiale du jambalaya. Depuis 1968, des milliers de personnes se sont rassemblés ici pour goûter toutes sortes de jambalaya—un plat créole de riz, de saucisses et de viande—grâce à de nombreux vendeurs et concours culinaires. Généralement organisé pendant une fin de semaine à la fin mai, ce festival gratuit propose également de la musique en direct, des manèges et un concours.
Etouffee Festival
Arnaudville - Avril
L’Etouffee Festival célèbre le plat de l’étouffée des écrevisses. Arnaudville comprend une population importante de locuteurs natifs du français louisianais, ainsi que le centre culturel Nunu Arts and Culture Collective. Généralement organisé à la fin avril, ce festival propose de la musique en direct, des manèges et un concours culinaire.
Amite Oyster Festival
Amite - Mars
Cette petite ville sur la côte nord du lac Pontchartrain retrace son lien avec l’industrie de l’huître jusqu’en 1949, lorsque Carlo’s Oyster House a ouvert ses portes. En 1976, cette célébration est née en tant qu’Amite Oyster Day et aujourd’hui elle a lieu en mars. L’événement gratuit comprend un concours culinaire, de la musique et de nombreux plats d’huîtres.
Breaux Bridge Crawfish Festival
Pont Breaux - Mai
Au début du mois de mai, au Parc Hardy à Pont Breaux, le Crawfish Festival accueille des vendeurs qui proposent des écrevisses préparées de toutes les manières possibles : de l’étouffée, du boudin, des bisques, et plus encore. Le festival gratuit met toujours en vedette des artistes cadiens et zydecos locaux, ainsi qu’une parade et un concours des mangeurs.
Scott Boudin Festival
Scott - Avril
Scott est connu comme la capitale mondiale du boudin pour une bonne raison : il abrite une concentration d’établissements comme Billy’s, Don’s, Kartchner’s et Best Stop. Le Boudin Festival célèbre tout quelque chose concernant le plat de boudin—une sorte de saucisse déposée avec du riz et du porc—fourni par des vendeurs locaux. Cet événement gratuit se déroule généralement en avril et des billets sont requis pour l’entrée.
Ponchatoula Strawberry Festival
Ponchatoula - Avril
Ponchatoula est une ville située sur la côte nord du lac Pontchartrain. Elle est la capitale mondiale de la fraise. Depuis 1972, ce festival célèbre tout ce qui concerne les fraises, généralement en avril. Cet événement payant comprend une parade, de la musique en direct et de nombreuses occasions de manger des fraises locales.
Giant Omelette Celebration
Abbeville - Novembre
Dans les années 1980, les membres de la Chambre de commerce d’Abbeville sont allés à Bessieres, France, ayoù ils ont participé à un festival d’omelettes. Pendant leur séjour en France, ils ont été anoblis comme membres d’une fraternité de chefs, appelée la confrérie. La ville d’Abbeville a organisé son propre festival d’omelettes en 1984, l’un des sept festivals du genre dans la francophonie. Chaque année, des chefs utilisent des milliers d’œufs, ainsi que des centaines d’oignons et d’autres ingrédients, pour cuire l’omelette sur une poêle de 12 pieds sur une rue dans la ville. L’omelette est ensuite mangé par les participants.
French Food Festival
Larose - Octobre
Ce festival célèbre les racines françaises qui font partie de l’histoire culinaire de la Louisiane, un héritage qui comprend des contributions de nombreux groupes comme des Africains, des Amérindiens et des peuples des Caraïbes. Organisé par le Larose Civic Center en tant que collecte de fonds, le French Food Festival propose une variété de plats qui ont mis la cuisine louisianaise sur la carte : gumbo, étouffée, jambalaya et boudin.
Culture
Les festivals culturels mettent en valeur les contributions des nombreuses communautés de la Louisiane. Ethan Castille/Télé-Louisiane
Louisiana Shrimp and Petroleum Festival
Morgan City - Septembre
Situé près de l’embouchure de la rivière Atchafalaya, Morgan City accueille ce festival dont les racines remontent à une bénédiction des bateaux en 1936. Aujourd’hui, la bénédiction des bateaux reste un élément essentiel de cette fête gratuite qui se déroule en septembre, rendant hommage aux pêcheurs des chevrettes et aux gens d’huile dans la région. Il y a aussi de la musique, une exposition de chars, une parade et un 5K.
International Rice Festival
Crowley - Octobre
Ce festival a lieu en octobre depuis 1937 et il est l’un des plus anciens événements culturels de la région. Cette région de l’État est connue pour son abondance de clos de riz, et ce festival rend hommage à cette industrie et son importance pour la Louisiane. Les billets sont requis pour l’entrée, permettant d’accéder à la musique avec des actes comme Wayne Toups.
Rayne Frog Festival
Rayne - Mai
Cette petite ville du sud-ouest de la Louisiane est connue comme la capitale mondiale des ouaouarons—son nom est similaire du mot français louisianais « une raine » (une grenouille ou un ouaouaron). Rayne était le plus grand exportateur de cuisses d’ouaouaron dans le monde au XXe siècle. Pendant le festival il y a toujours beaucoup de plats de ouaouarons et même de courses de ouaouarons.
Rougarou Fest
Houma - Octobre
Ce festival célèbre le folklore du sud de la Louisiane et son nom est dérivé des contes du loup-garou (prononcé rou-garou). L’entrée est gratuite, mais toutes les ventes bénéficient au Wetlands Discovery Center, un organisme à but non lucratif dédié à l’étude de l'érosion côtière de l’État. L’un des points forts du festival est son concours de costumes, qui a été classé dans le top 10 des fêtes de costumes des États-Unis par USA Today.
Blackpot Festival & Cookoff
Lafayette - Octobre
Tenu dans le musée de Vermilionville, Blackpot a amassé un véritable culte au fil des ans qui en a fait l’un des festivals les plus animés de la région. L’événement comprend de la musique en direct le vendredi soir, qui se poursuit le lendemain avec un cook off avec plusieurs catégories, comme la fricassée ou le gombo. Beaucoup de gens campent sur le terrain du musée tout au long du festival. La semaine précédant le festival, connu sous le nom de Blackpot Camp, propose des cours de musique et de danse donnés par les experts de la région.
Los Isleños Fiesta
Saint-Bernard - Mars
Cette fête célèbre les Isleños de la Louisiane, un groupe de Canariens qui se sont installés dans l’État à la fin du XVIIIe siècle. Comme ces communautés étaient isolées, beaucoup d’Isleños ont continué à parler espagnol pendant une bonne partie du XXe siècle (bien qu’il ne reste que quelques locuteurs). Les festivaliers peuvent goûter des plats canariens comme le ropa vieja ainsi que du vin canarien. Les profits vont à soutenir le Los Isleños Museum Complex de Saint-Bernard.
Tennessee Williams & New Orleans Literary Festival
Nouvelle-Orléans - Mars
Ce festival en mars célèbre la scène littéraire de la Nouvelle-Orléans, nommé en raison de Tennessee Williams qui a vécu en Ville à différents moments de sa vie. L’événement a lieu dans le Vieux Carré. Il existe des conférences d’auteurs et de poètes du monde entier.
Louisiana Book Festival
Bâton-Rouge - Octobre
Ce festival réunit quelques-uns des meilleurs auteurs de l’État du Bayou. Le festival a lieu au Bâton-Rouge chaque année en octobre près de la bibliothèque de Louisiane. L’événement gratuit accueille des panels et des ateliers.
Après Macron, des Louisianais cherchent des opportunités
La visite du président de France en décembre a mis en évidence l’importance de la langue française en Louisiane. Des dirigeants et des militants louisianais croient que c’est le moment d’en profiter pour sauver le français et créole.
La visite du président de France en décembre a mis en évidence l’importance de la langue française en Louisiane. Des dirigeants et des militants louisianais croient que c’est le moment d’en profiter pour sauver le français et créole.
Le 2 décembre 2022, le président français Emmanuel Macron s’est adressé à un groupe de leaders francophones et créolophones au Musée d’art de la Nouvelle-Orléans. Jo Vidrine/Télé-Louisiane
Par Jonathan Olivier
Lors du discours du 2 décembre au Musée d’art en Ville, le président français Emmanuel Macron a souligné le lien linguistique de son pays avec la Louisiane.
« Ici, des femmes et des hommes aussi ont considéré que choisir une langue c’était continuer d’être fidèle à des valeurs, à un combat, à leur histoire, à une identité, il a déclaré au groupe de francophones et de créolophones louisianais, ajoutant plus tard, On va continuer de défendre cette langue qui a été ici défendue et choisie. »
La Nouvelle-Orléans demeure l’un des plus importants symboles du lien historique de la France avec les États-Unis. Macron a choisi la Ville pour annoncer la création d’un fonds afin d’élargir les programmes de langue française partout au pays, appelé « French for All ». Son voyage dans l’État du Bayou a été le premier d’un président français en près de 50 ans, qui a également coïncidé avec une visite à Washington D.C. où il a eu la chance de discuter avec le président Joe Biden.
« French for All » vise « à rendre le bilinguisme accessible à un public plus large et plus diversifié, en donnant à la prochaine génération d’apprenants les outils dont ils ont besoin pour réussir dans un monde globalisé », selon un communiqué de presse du « American Cultural Exchange in the Education and the Arts Foundation ».
Mais comme la Louisiane est déjà très investie dans l’éducation française, l’État n’est pas nécessairement ciblé par cette initiative, selon Audoin de Vergnette, attaché de presse du consulat général de France à la Nouvelle-Orléans. Certains dirigeants louisianais aimeraient plutôt tirer parti de l’élan généré par la visite de Macron.
Le représentant Mike Huval, R-Pont Breaux, utilisera la visite de Macron afin de démontrer l’importance du français en Louisiane à ses collègues dans la législature. « Çé akoz la lang françé ke le préziden a vini vizité avèk nouzòt, a déclaré Huval, qui a parlé brièvement avec Macron. Kom ça no pe war çé tre importan. »
Macron a souligné les liens historiques de son pays avec la Louisiane avant d’annoncer sa nouvelle initiative, French for All, qui vise à renforcer l’éducation en français aux États-Unis. Jo Vidrine/Télé-Louisiane
L’an dernier, Huval a joué un rôle déterminant dans l’établissement du plus important budget de l’histoire de l’État consacré à la langue française en travaillant avec le président pro tempore de la Chambre des députés, Tanner Magee, R-Houma, et le président du Sénat Page Cortez, R-Lafayette. Au cours de la session législative de cette année, qui commence le 10 avril, Huval travaillera avec Cortez et Magee, ainsi que le sénateur Jeremy Stine, R-Lac Charles, le représentant Joseph Orgeron, R-Golden Meadow et la représentante Beryl Amédée, R-Houma, pour obtenir plus de financement pour le français. Huval a exprimé qu’il croit que l’élan de la visite de Macron fonctionnera en leur faveur.
« Le feu çé la é çé le tem pou mèt lafær dan le feu », a déclaré Huval, qui termine son service en tant que représentant de l’État cette année à cause des limites de mandat.
Parmi les initiatives qui pourraient être de bons candidats pour recevoir des fonds gouvernementaux est le centre d’immersion linguistique et culturelle Saint-Luc, une organisation sans but lucratif située à Arnaudville. Les responsables de Saint-Luc travaillent actuellement à terminer les rénovations de la bâtisse qu’ils ont acheté en 2019 pour 184 000 $. D’autres propositions francophones sont notamment le maintien du partenariat de Télé-Louisiane avec Louisiana Public Broadcasting, l’expansion de la signalisation bilingue, et l'augmentation du financement des programmes d’immersion à travers une modification du « Minimum Foundation Program » de l’État.
En 2022, l’État a créé un nouveau précédent pour le financement de ce genre de projets lorsque la législature a adopté HB261 qui a été écrit par Magee. Le projet de loi a créé l’École Pointe-au-Chien, le premier programme d’immersion française dans la paroisse de Terrebonne et la première école amérindienne de l’État. Signé par le gouverneur John Bel Edwards en juin, l’investissement de 3 millions démontre que le statut du français dans l’État est en croissance, selon Christine Verdin, qui dirige la création de l’école à la Pointe-aux-Chênes.
Pour Verdin, la visite de Macron est un signe que l’investissement dans son projet était bien justifié ainsi que le financement de projets similaires devrait être sur la table cette année. « Macron est venu ici parce que moi, je crois que le monde dans Louisiane est important à lui pour ramener back le français ici », a déclaré Verdin, membre du conseil de la Tribu Pointe-au-Chien.
Financement des programmes d’immersion
Les programmes d’immersion française en Louisiane profitent déjà de l’aide de la France. Les fonctionnaires français coordonnent avec le Conseil pour le développement du français en Louisiane (le CODOFIL) pour sélectionner les enseignants qui viennent à l’État afin de participer dans les programmes d’immersion. Ces enseignants sont autorisés à rester plusieurs années avec un visa spécial. Actuellement, il y a environ 5 500 étudiants inscrits à travers 32 programmes. Certains de ces programmes, comme l’école publique à charte Lycée Français de la Nouvelle-Orléans, suivent le programme d’études de la Louisiane et une version française en coordination avec l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger.
L’immersion française a été chargée de maintenir et d’augmenter la population de francophones en Louisiane. Pour cette raison, Jourdan Thibodeaux, un musicien qui a brièvement rencontré Macron, a suggéré qu’il faut faire plus pour soutenir les programmes d’immersion.
Thibodeaux, qui a une fille inscrite à l’École Primaire Cécilia, a souligné que c’est la seule école de la paroisse avec un programme d’immersion française. Il y a près de 7 400 élèves inscrits dans les écoles publiques de la paroisse Saint-Martin. « Tous les enfants dans la paroisse Saint-Martin sont cadiens et créoles. So, pourquoi c'est seulement une école ? Parce qu'on a pas d'argent. So, pour moi, l’argent c'est le plus important. »
Le représentant Mike Huval (à droite) et Jourdan Thibodeaux (au centre) ont brièvement rencontré le président français Emmanuel Macron lors de sa visite. Jo Vidrine/Télé-Louisiane
Puisque le financement des écoles de la Louisiane provient d’un mélange de fonds locaux, étatiques et fédéraux, Thibodeaux espère que la visite de Macron enverra un message à la législature de l’État. Si l’existence du français en Louisiane peut attirer le président de la France, Thibodeaux a estimé que renforcer la langue ici ne peut fonctionner qu’en faveur de la Louisiane. « Peut-être le gouvernement d'ici va être plus engagé avec notre monde, notre culture. »
La sensibilisation intergouvernementale entre la Louisiane et la France est ce qui a attiré Macron en Louisiane. En août, Edwards est allé en France et aux Pays-Bas pour visiter quelques ouvrages de défense contre les inondations. Il a également cherché des possibilités de développement économique pour la Louisiane. Lors de sa visite en décembre, Macron a assisté à la signature d’un accord d’entente entre Edwards et Catherine Colonna, ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères. Cet accord établit un poste pour un expert français dans le domaine de la transition aux énergies renouvelables.
Après la visite d’Edwards, le consulat et l’ambassade de France ont coordonné avec des partenaires des gouvernements locaux pendant plusieurs mois pour faire de la visite de Macron une réalité.
Ces efforts en valaient la peine, selon Lawson Ota, fondateur de Tours by Marguerite à la Nouvelle-Orléans. Il a salué les efforts du maire de la Ville LaToya Cantrell qui a visité la France pendant quatre jours en juillet dernier. Elle a été critiquée pour avoir dépensé environ 4 500 $, dont un billet d’avion de première classe. Ota a déjà remarqué une hausse du nombre de touristes français qui, selon lui, ont été attirés en Louisiane par la couverture de la visite de Macron.
« Je pense que l'importance de sa visite, c'est de rappeler aux francophones du monde que la Louisiane existe, que la Louisiane a une importance dans la francophonie et qu'on est toujours francophone, Ota a déclaré. Ce n'est pas juste une anecdote du passé. Ça fait partie de notre réalité d'aujourd'hui ».
Pour Thibodeaux, ces types de relations démontrent le potentiel économique de la langue française en Louisiane. Alors qu’autrefois la langue n’était pas valorisée économiquement, aujourd’hui c’est un atout de parler plusieurs langues.
Selon Thibodeaux, l’immersion française n’est que la première étape d’augmenter la population francophone de la Louisiane. Ce qui s’en vient, ce sont des opportunités économiques qui permettent aux Louisianais d’utiliser le français dans leurs vies quotidiennes. « Si tu veux avoir des enfants qui parlent français dans le futur, t'as besoin d'opportunités pour eux-autres. Ils vont dire, je peux trouver plus d’opportunités que les autres qui parlent seulement une langue. »
Le vocabulaire essentiel de Mardi Gras
Apprenez le jargon varié des célébrations de Mardi Gras de la Nouvelle-Orléans et de la campagne louisianaise.
Apprenez le jargon varié des célébrations de Mardi Gras de la Nouvelle-Orléans et de la campagne louisianaise.
Parades à la Nouvelle-Orléans ont des flottes qui accueillent quelques groupes de personnes qui lancent des perles, tasses et autres bibelots. Photo stock/Pixabay
Par Jonathan Olivier
Tout au long de la saison de Mardi Gras, il existe plusieurs festivals, bals et célébrations. C’est souvent un tourbillon d'activités qui culmine le jour du Mardi Gras avant de s’éteindre le Mercredi des Cendres qui marque le début du Carême. Avec tant d'histoires enveloppées dans une seule tradition, il y a beaucoup à apprendre. Cette liste comprend un groupe de vocabulaire qui vous aidera à naviguer des nombreuses festivités pendant la saison de Mardi Gras.
Les racines catholiques de Mardi Gras
Une grande partie du vocabulaire de Mardi Gras qui existe aujourd’hui a des racines dans les traditions catholiques médiévales. Photo stock/Pixabay
Notre célébration moderne de Mardi Gras est un vestige de nombreuses traditions catholiques de l’Europe médiévale. Une grande partie du vocabulaire de Mardi Gras que nous avons aujourd’hui provient de ces rituels anciens — même le nom lui-même fait référence aux célébrations chrétiennes. Voici quelques termes importants qui aident à contextualiser les dates importantes de la saison de Mardi Gras.
Épiphanie
Cette fête chrétienne est célébrée le 6 janvier, commémorant trois événements : le baptême de Jésus-Christ, le miracle de Cana, et la visite des trois Mages. Cette date marque le début officiel de la saison de Mardi Gras. En Louisiane, le jour des rois et la douzième nuit sont également des termes utilisés pour désigner l’Épiphanie.
Carême
Il s’agit d’une période de jeûne de 40 jours ayoù les catholiques et quelques autres chrétiens s’abstiennent de manger de la viande le vendredi et sont encouragés à faire d’autres sacrifices (bien que dans le passé le jeûne était plus strict). Les adhérents utilisent ce temps pour s’engager dans l’auto-réflexion et la repentance avant la célébration de Pâques. Le premier jour du Carême est le Mercredi des Cendres où les catholiques reçoivent des cendres sur le front pour symboliser la mort et le repentir.
Carnaval
La période de l’Épiphanie au début du Carême marque la saison du Carnaval, plus communément appelée le Mardi Gras. Cette période est un temps de célébration et d’indulgence en vue du jeûne et de la réflexion du Carême. En Louisiane, des parades, des courirs, des bals et d’autres célébrations ont lieu tout au long de la saison – atteignant leur apogée la semaine précédant le jour de Mardi Gras.
Bœuf Gras
Les célébrations médiévales appelées Bœuf Gras marquaient la fête d’un bœuf gras avant le Carême. Les premières célébrations carnavalesques en Amérique du Nord ont été appelées Bœuf Gras à Mobile, Alabama. Alors qu’un taureau vivant faisait partie des célébrations du Mardi Gras dans le passé en Ville, aujourd’hui le bœuf est une figure de papier.
Le Jour du Mardi Gras
C’est le dernier jour du Carnaval ayoù les gens célèbrent pour la dernière fois avant le Carême.
Gâteau des rois
Un gâteau circulaire fait avec de la pâte danoise, cannelle, glaçage et saupoudres. Un bébé en plastique qui est caché à l’intérieur représente Jésus. Typiquement, ces pâtisseries sont disponibles de l’Épiphanie jusqu’au jour du Mardi Gras.
Le vocabulaire de Mardi Gras de la Nouvelle-Orléans
Les parades de la Nouvelle-Orléans sont organisés par des krewes, comme le Krewe de Zulu, une organisation de parades majoritairement afro-américain qui remonte à 1916. Photo stock/Pixabay
Lorsque Jean Baptiste le Moyne Sieur de Bienville a débarqué près de l’actuelle Nouvelle-Orléans le 3 mars 1699, il a nommé la région « la Pointe du Mardi Gras ». Bien que des célébrations aient eu lieu dans la région au cours des décennies suivantes, elles ont vraiment commencé au milieu du XIXe siècle. Ces événements sont marqués par des bals ornés et des parades qui « roulent » autour de la Ville tout au long de la saison du Carnaval.
Krewe
Utilisé pour la première fois en 1857 par le Mistick Krewe of Comus, krewe se réfère aux groupes d’organisations de carnaval en Ville qui organisent et font participer dans les parades.
Lundi Gras
Ce terme faisait référence à l’arrivée du roi du Rex Krewe par bateau à vapeur à la Nouvelle-Orléans le jour avant Mardi Gras. Dans les années 1980, le terme est venu à se référer à ses propres célébrations en Ville.
Bal
Ces galas fantaisistes sont organisés par les krewes. Habituellement, il y a une présentation de la cour royale du krewe, qui comprend un roi, une reine, un grand maréchal, des demoiselles et des ducs.
Flotte
La procession du krewe de sa cour et d’autres participants monte sur des flottes qui sont souvent une sorte de remorque richement décorée. Ces flottes sont halées par des chars lors d’une parade. Les spectateurs se tiennent à proximité pour attraper un éventail de bibelots, appelés lancers, qui comprend des perles, doublons, tasses en plastique, et plus encore.
Flambeaux
Avant les lampes électriques, des flambeaux bordaient le parcours de la parade pour que les krewes et les spectateurs puissent voir. Ces groupes étaient souvent composés des esclaves ou de gens de couleur libres qui dansaient pendant la parade. Aujourd’hui, des groupes de personnes portent encore des flambeaux, allumés par de l’huile de charbon.
Terrain neutre
C’est le médian entre les chemins, souvent herbeuse et planté d’arbres, ayoù les spectateurs peuvent regarder une parade. Il faut le différencier du « côté de la banquette » qui est aussi un endroit pour voir les parades. Le terme « terrain neutre » provient du terre-plein de la rue Canal, qui divisait l'ancien quartier francophone de la Ville du nouveau quartier anglophone au cours du XIXe siècle.
Indiens Masqués de Mardi Gras
Ces troupes des créoles afro-américains de la Nouvelle-Orléans portent des costumes élaborés fabriqués à la main tout au long de l’année pour danser pendant le jour du Mardi Gras dans une tradition commémorant la camaraderie des Africains et des Amérindiens qui ont résisté au racisme. Ces pratiques se poursuivent tout au long de l’année. Le « super dimanche » plus tard au printemps est une autre date clé pour cette tradition.
Rex
Fondé en 1872, Rex est l’un des plus anciens krewes et la plus importante organisation de parades majoritairement blanches. Ce krewe défile le jour du Mardi Gras, et le roi et la reine sont généralement connus comme roi et reine de la saison du carnaval.
Zulu
Fondé en 1916, le Zulu Social Aid and Pleasure Club est la plus importante organisation noire de Mardi Gras. Les membres du krewe de Zulu participent le jour du Mardi Gras avant le krewe de Rex. Les rois des deux krewes se réunissent chaque année pour un toast symbolique dans le cadre de la célébration.
Le vocabulaire de Mardi Gras du sud de la Louisiane
Les traditions de Mardi Gras dans le sud-ouest de la Louisiane diffèrent de celles de la Nouvelle-Orléans. Ethan Castille/Télé-Louisiane
Alors que les parades de Mardi Gras sont communes dans le sud-ouest de la Louisiane, cette région s’engage dans sa propre variation de la tradition, appelée le courir de Mardi Gras. Dans plusieurs petites villes à travers la prairie louisianaise, les gens se déguisent tout en courant dans la campagne, mendiant des ingrédients de leurs voisins afin de faire un gombo. A la fin de la journée, les coureurs se retrouvent back au centre-ville pour un gombo et de la musique.
Capitaine
Les participants du courir de Mardi Gras prennent leurs ordres du capitaine qui est le chef de la procession à travers la campagne. Le seul participant démasqué du groupe, le capitaine est monté sur un cheval. Il maintient l’ordre et communique avec des voisins pour recueillir des ingrédients pour faire un gombo.
Le(s) Mardi Gras
Le groupe de participants du courir de Mardi Gras est collectivement appelé le(s) « mardi gras ».
Capuchon
Le chapeau conique est la partie la plus reconnaissable du costume du courir de Mardi Gras. Pendant le Moyen Âge en France, cette tradition impliquait que les participants s’habillaient pour se moquer du clergé et des nobles. On pense que le capuchon est né de carnavaliers qui se moquaient des « hennins » ou grands chapeaux portés par les femmes nobles françaises.
Courir
L’événement lui-même est appelé un « courir ». Tout au long de la journée, le groupe de participants court à pied ou à cheval à travers la campagne. Les participants individuels sont les coureurs.
Chasse au poulet
Le mardi gras parcourt la campagne, visitant les maisons de différents voisins à la recherche d’ingrédients pour faire un gombo. Alors que cela peut être du riz ou de la saucisse boucanée, les voisins offrent souvent une volaille de quelque sorte, le plus souvent un poulet. Le mardi gras poursuit ensuite le poulet.
Un guide du courir de Mardi Gras en Louisiane
Des carnavaliers masqués parcourent la campagne, chassent les poulets, chantent, et dansent dans cette tradition de Mardi Gras qui a ses racines dans le Moyen Âge en France.
Des carnavaliers masqués parcourent la campagne, chassent les poulets, chantent, et dansent dans cette tradition de Mardi Gras qui a ses racines dans le Moyen Âge en France.
Le courir de Mardi Gras de Louisiane trouve ses racines dans la fête de la quémande, un ancien rituel du Moyen Âge. Ethan Castille/Télé-Louisiane
Par Jonathan Olivier
Depuis le XIXe siècle, la tradition de Mardi Gras existait sous deux formes distinctes en Louisiane. La plus connue est, bien sûr, la célébration de la Nouvelle-Orléans qui comprend des boules ornées, des perles, et des parades qui ont été célébrées à l’origine par des élites créoles et anglo-américaines. Dans le sud et le sud-ouest de la Louisiane, nous trouvons l’autre variante, le courir de Mardi Gras qui était populaire parmi les familles de la campagne.
Alors que les traditions varient selon la ville, généralement un courir de Mardi Gras implique des carnavaliers costumés parcourant la campagne à pied, avec d’autres à cheval, comme bouffons et mendiants. Les costumes traditionnels comprennent un grand chapeau pointu appelé le capuchon, ainsi qu’un masque qui couvre complètement le visage, et un costume orné de tissu à froufrous. Le groupe, communément appelé le mardi gras, va de maison en maison afin de quémander des ingrédients, souvent un poulet, à ses voisins pour faire un gombo en fin de journée. Dans de nombreux événements, il y a un chant commun : Donnez quelque chose pour le mardi gras. Cette tradition trouve ses racines dans les anciens rituels de mendicité de la fête de la quémande de l’Europe médiévale. Le folkloriste Carl Lindahl l’a qualifié de « tension de l’ordre et du désordre », car les rôles sont inversés — les hommes s’habillent en femmes, les jeunes s’habillent en personnes âgées — au milieu de la mendicité, de la flagellation, de débauchage, et de la malice générale. Les carnavaliers qui courent dans des prairies de la Louisiane sont freinés par l’autorité du capitaine qui supervise l’événement.
Bien que l’événement soit souvent dépeint dans les médias nationaux comme seulement une grande fête, Lindahl a expliqué que ces traditions rurales ont historiquement eu des répercussions importantes pour la communauté : elles ont défini les frontières de sa communauté; c’était un rite de passage pour les hommes; elle définit la dépendance mutuelle; et elle favorise également la continuité du groupe.
En respectant la tradition, les carnavaliers, appelés le « mardi gras », portent un costume, un masque et un chapeau appelé capuchon. Ethan Castille/Télé-Louisiane
Au XXe siècle, la Seconde Guerre mondiale a interrompu presque toutes les célébrations dans plusieurs communautés, car de nombreux jeunes hommes étaient allés outre-mer. Ryan Brasseaux écrit pour 64 Parishes : « À la fin de la guerre, de nombreuses communautés tardent à rétablir les festivals locaux. Des activistes communautaires comme Paul Tate ont toutefois ravivé la tradition à Mamou et dans d’autres communautés. » Parfois cette renaissance incorporait des femmes dans une tradition qui n’était réservée qu’aux hommes. Aujourd’hui, l’esprit de la tradition perdure dans des communautés comme Pointe-à-l’Église, Eunice, et Mamou.
Chaque célébration a ses propres coutumes et règles—certains événements ne permettent que les hommes tandis que d’autres sont mixtes. Ce guide comprend un aperçu de diverses célébrations du courir de Mardi Gras à travers le sud de la Louisiane.
Basile
Le Basile Mardi Gras Association organise un courir de Mardi Gras au Vermilionville à Lafayette la fin de semaine avant le jour de Mardi Gras comme une sorte de démonstration. La célébration principale est le mardi, ayoù des hommes et des femmes participent ensemble. La chanson de Mardi Gras de Basile est particulièrement unique et elle est chantée à différents moments pendant la journée alors que la procession visite quelques voisins dans la campagne.
Eunice
Le courir de Mardi Gras dans cette petite ville de la paroisse Saint-Landry a commencé à la fin du XIXe siècle et comme beaucoup dans la région il a été relancé après la Seconde Guerre mondiale. Bien que des masques et des costumes soient nécessaires, l’événement d’Eunice permet aux hommes et aux femmes de participer—quelques milliers de personnes courent chaque année. Eunice accueille le Cajun Mardi Gras Festival qui se déroule pendant cinq jours, avec de la musique et une boucherie traditionnelle le jour de Lundi Gras.
Le groupe de participants doit suivre les règles établies par le capitaine qui dirige l’événement. Ethan Castille/Télé-Louisiane
Faquetaigue
En 2006, un groupe de podnas a fondé un courir de Mardi Gras qui était plus inclusif, ce qui signifie que les hommes et les femmes pouvaient participer ensemble. Pourtant, ils ne voulaient pas sacrifier la tradition. Les coureurs portent encore des masques et des costumes tout en parcourant des chemins de Faquetaigue, un lieu-dit près d’Eunice. En plus d’un capitaine monté à cheval et des vilains, plusieurs participants essayent d’attraper un poulet qui est dans une cage au sommet d’un poteau graissé. À la fin de la journée, tout le monde mange du gombo et du boudin.
L'Anse LeJeune
En 2002, des hommes masqués et costumés montent à cheval ou courent à pied, chantant la chanson du Mardi Gras de l’Anse LeJeune pour la première fois en près de 50 ans. Le samedi précédant le jour de Mardi Gras, cet événement comprend une chasse au poulet traditionnelle, des costumes, et de la musique cadienne.
L'Anse Mermentau
Animée par Cadien Toujours, cet événement se déroule généralement plus d’une semaine avant de nombreuses autres célébrations du Mardi Gras. Conformément à la tradition locale, seulement des hommes qui portent un masque et un costume sont autorisés à participer. Le groupe court à travers la campagne de l’Anse Mermentau, chasse des poulets et des cochons graissés, avant de se terminer par une célébration pleine de danse et de cuisine louisianaise.
Une chasse au poulet découle de la tradition de quémander des ingrédients auprès des voisins pour nourrir la communauté. En Louisiane, ce repas était toujours un gombo. Ethan Castile/Télé-Louisiane
Mamou
Le courir de Mardi Gras à Mamou est l’une des plus grandes célébrations de ce genre en Louisiane, après sa renaissance dans les années 1960. Cet événement ne permet que des hommes costumés et masqués. De nombreux participants montent à cheval, tandis que d’autres choisissent de se faire transporter par une remorque à l’arrière du groupe. La procession se termine sur la 6e Rue pour un fais do-do et du gombo avant le début du Carême.
Pointe-à-l'Église
Le courir de Mardi Gras de la Pointe-à-l’Église adhère à la tradition—seulement les hommes sont autorisés à participer et ils doivent porter un masque et un costume. L’événement a été relancé en 1968, équand il a été établi qu’il se tiendrait le dimanche précédant le jour de Mardi Gras afin de ne pas interférer avec les autres courirs des alentours. La célébration à la Pointe-à-l’Église attire des milliers de personnes chaque année pour assister aux rituels, aux chants et aux chasses au poulet qui culminent avec une procession à travers la ville et un gombo le soir.
Soileau
Les traditions de cette communauté de la paroisse Allen sont profondément enracinées dans la culture créole louisianaise. Au XIXe siècle, le courir de mardi gras a eu lieu à L’Anse de ‘Prien Noir. Aujourd’hui, des hommes et des femmes participent à la chasse aux poulets et collectent des ingrédients pour faire un gombo.
Tee Mamou-Iota
Il y a un courir de Mardi Gras réservé aux femmes le samedi tandis que le courir des hommes se déroule le jour de Mardi Gras. Ces deux événements nécessitent des costumes traditionnels pour une journée ayoù il y a une chasse au poulet et beaucoup de possibilités de danser. Le jour de Mardi Gras, le courir des hommes se termine par une parade au Folklife Festival au centre-ville.
Les meilleurs gâteaus des rois en Louisiane
Un guide afin de vous aider à trouver le meilleur gâteau des rois à travers l’État pendant la saison de Mardi Gras.
Un guide afin de vous aider à trouver le meilleur gâteau des rois à travers l’État pendant la saison de Mardi Gras.
Les gâteaux des rois ont existé en Louisiane depuis le XIXe siècle. Jonathan Olivier/Télé-Louisiane
Par Jonathan Olivier
Asteur c’est le temps de l’année ayoù les boulangeries à travers la Louisiane commencent à distribuer des gâteaux des rois pour seulement quelques semaines pendant la saison de Mardi Gras. Bien que ces pâtisseries colorées soient tout partout, elles varient en qualité ou en goût par boulangerie et par ville. Ce guide rassemble les boulangeries qui font le meilleur gâteau des rois dans l’État du Bayou–de la Ville à l’Acadiana jusqu’aux collines du nord de la Louisiane.
Alentour de la Ville
Il existe un tas d’options pour ceux qui cherchent un gâteau des rois pendant la saison de Mardi Gras. Lilah’s Bakery
Caluda’s King Cakes
Harahan
Caluda’s King Cakes produit depuis 35 ans certains des meilleurs gâteaux des rois de la région métropolitaine de la Nouvelle-Orléans. Lancée par John Caluda et asteur dirigée par son fils, Josh, cette boulangerie a remporté de nombreux prix, plus récemment le King of Cake Award de 2022, qui a obtenu plus de 42 000 votes. Caluda’s utilise une pâte danoise humide garnie de sucre de cannelle et de beurre fondu. Ils font leur glaçage maison avec de la vanille. Un favori local est leur praline, rendu encore plus riche avec l’option d’une garniture de fromage à la crème.
Manny Randazzo’s King Cakes
Métairie
En raison de la popularité de leurs gâteaux des rois, en 1995 Manny Randazzo consacré l’entreprise à faire ces gâteries saisonnières chaque année à partir de Décembre. Les options comprennent des versions traditionnelles à la cannelle avec du glaçage blanc, ainsi que le praline aux pacanes, la pomme, la fraise, et les variétés remplies de citron. Les queues peuvent souvent s’étirer à l’extérieur des portes, mais ça en vaut la peine.
Antoine’s Famous Cakes & Pastries
Gretna
Les gâteaux des rois d’Antoine’s ne sont pas saupoudré de sucre granulé, mais plutôt d’un glaçage blanc épais accompagné de glaçage vert, violet, et doré. Antoine’s a créé le gâteau des reines, qui comprend cinq garnitures différentes comme les myrtilles et les fraises. Alors que l’emplacement de Gretna est l’original, une autre boulangerie à Metairie a ouvert il y a plusieurs années.
Haydel’s Bakery
Nouvelle-Orléans
Très connu en Ville depuis des décennies, Haydel’s Bakery comporte toutes les options traditionnelles ainsi que des nouvelles créations comme le chocolat allemand et les brownies de chips au chocolat. Si vous êtes dans un autre état cette saison, Haydel’s peut réprimer le mal du pays avec des options de livraison. Leur forfait « Da Parish » comprend un gâteau des rois traditionnel, une brochure sur l’histoire du Mardi Gras, un paquet de café du French Market, et un paquet de perles.
Berry Town Produce
Hammond
Des centaines de gâteaux des rois se vendent chaque jour à Berry Town Produce situé sur la Côte-Nord, avec un autre endroit à Ponchatoula. Cindy Henderson est la propriétaire de Berry Town, et sa famille possède une ferme de fraises dans une région appelée la capitale des fraises de la Louisiane. C’est l’inspiration pour leur gâteau des rois au fromage frais à la fraise.
Louisiane du Sud
La région du courir de mardi gras, il y a plusieurs traditions uniques dans le sud de la Louisiane ainsi que beaucoup d’options pour acheter des gâteaux des rois. Jonathan Olivier/Télé-Louisiane
Ambrosia Bakery
Bâton-Rouge
Fondée par Cheryl et Felix Sherman de la Nouvelle-Orléans en 1993, Ambrosia Bakery est devenue très populaire dans la région de notre capitale, vendant plus de 20 000 gâteaux des rois chaque année. Bien que les options traditionnelles abondent, le gâteau des rois de Zulu est une sensation à part entière. Elle dispose d’un glaçage au coco à l’intérieur avec des chips au chocolat et du fromage à la crème, garni de glaçage au chocolat et de coco grillée.
Keller’s Bakery
Lafayette
Pour les gens de l’Acadiana, Keller’s et un gâteau des rois sont synonymes. Le secret du Keller’s réside dans une recette de pâtisserie danoise de plus de 120 ans–la famille Keller, ils étaient boulangers en France avant de venir en Louisiane. Leurs gâteaux des rois sont pleins avec de la garniture fraîche et surmonté de glaçage. Il est recommandé de commander à l’avance en pleine saison de Mardi Gras.
Cannata’s Market
Houma
Cannata’s a longtemps été bien aimé par les communautés en bas du bayou dans les paroisses de Terrebonne et de Lafourche, mais le reste de l’État prend conscience ces jours-ci. Cette boulangerie à Houma a remporté le prix « au choix du public » au King Cake Festival en 2017 et 2019. Une partie du secret du succès a été leur « beurre gluant » dans des options comme le gâteau des rois « rougagooey » et leur beurre gluant « snikerdoodle».
Misse’s Grocery
Sulphur
La boulangerie de cette petite grocerie près du Lac Charles fait certains des meilleurs gâteaux des rois du sud-ouest de la Louisiane. Parmi les produits favoris, il y a le moule au beurre d'arachide avec une crème au beurre d’arachide à l'intérieur et un glaçage au chocolat, ainsi que le « cookines ‘n’ creme », remplis de fromage à la crème.
Louisiane du Nord
Bien que le nord de la Louisiane soit loin du cœur des célébrations de Mardi Gras en Ville, les boulangeries de cette région ont prouvé que leurs gâteaux des rois peuvent rivaliser les meilleurs dans l'État. Jonathan Olivier/Télé-Louisiane
Atwood’s Bakery
Alexandrie
Atwood’s a commencé à faire des pâtisseries de qualité depuis 1977. Le propriétaire Mark Atwood remplit ses gâteaux si bien qu’il n’y a pas de trou au milieu. Le fromage à la crème, par exemple, est emballé avec plus d'un livre de garniture.
Lilah’s Bakery
Shreveport
Lilah’s Bakery fait certains des meilleurs gâteaux des rois dans tout le nord de la Louisiane. L’option la plus populaire est le « cinnamon ‘n’ cream cheese », en plus de ceux comme le velours rouge, le beurre à biscuits, et le banana split. Leur gâteau des rois tiramisu est fait avec de la pâte briochée, remplit avec du fromage à la crème ainsi que du cacao et de la poudre d’espresso, et finalement surmonté avec de la poudre de cacao et de la crème au beurre espresso.
Daily Harvest Deli & Bakery
Monroe
La fraîcheur distingue cette boulangerie du reste. Leurs gâteaux des rois sont faits avec de la farine fraîchement moulue sur place. Trouvez des options comme praline, citron caillé, crème de banane, myrtille et plus.
Macron commencera sa visite en Ville vendredi au Vieux Carré (Lisez son agenda icitte)
La visite du Président français inclura une rencontre avec le Gouverneur, un discours sur le fait français en Louisiane et des promenades dans le Quartier Français.
La visite du Président français inclura une rencontre avec le Gouverneur, un discours sur le fait français en Louisiane et des promenades dans le Quartier Français.
© Rémi Jouan, CC-BY-SA, GNU Free Documentation License, Wikimedia Commons
Will McGrew, PDG, Télé-LouisianeHier soir, le Consult général de France en Louisiane a partagés les premiers détails officiels sur l’agenda du Président Emmanuel Macron pendant sa visite d’une journée à la Nouvelle-Orléans—la première d’un Président français dans presque 50 ans.
Après d’arriver de Washington, le Président Macron débutera en Ville au coeur du Vieux Carrée—Jackson Square—ayoù il sera accueilli par la Maire Latoya Cantrell et d’autres autorités étatiques avant de se promener dans le Quartier français.
Il rencontrera ensuite le Gouverneur de la Louisiane au Historic New Orleans Collection pour discuter du climat. Le Gouverneur John Bel Edwards y signera avec la Ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna un accord qui facilitera entre autres choses la création d’un poste d’un expert technique français dans la transition énergétique auprès du Comité de travail du Gouverneur sur des initiatives climatiques.
Dans le domaine de la langue et culture louisianaise, le Président Macron offrira un discours au New Orleans Museum of Art sur la persistence du français louisianais et son importance pour l’identité et culture unique de Louisiane dans le passé et le présent. Le public se consistera de dirigeants politiques et culturels des communautés cajun, créole, franco-indien et francophone de l’État.
Le soir, le Président français rejoindra des acteurs locaux dans les industries de musique et du film. Finalement, il conclura son programme en Ville avec un tour à pied au Frenchmen Street avant de retourner à l’aéroport pour rentrer à Paris.
La dernière étape de sa visite, Frenchmen Street, est non seulement festive mais aussi symbolique. La rue porte le nom des Créoles francophones louisianais qui ont été exécutés pour s'être révoltés contre la règne espagnole et en défense de l'autodétermination du peuple louisianais. Souvent oubliée, cette Révolution louisianaise de 1768 fut le premier bouleversement populaire inspiré des idéaux des Lumières, 8 ans avant la Révolution américaine et 21 ans avant la Révolution française.
La visite d'une journée de Macron dans l'État des Bayous intervient après plusieurs années d'efforts politiques et culturels intenses pour maintenir l'identité linguistique appréciée mais menacée de la Louisiane. Au cours des deux dernières années, Télé-Louisiane a travaillé avec des partenaires à travers l'État pour négocier les budgets d'État les plus importants de l'histoire pour les initiatives francophones : 800 000 $ pour l’année fiscale 21-22 et 4 millions $ pour l’année fiscale 22-23. Ce dernier chiffre comprend 264 000 $ de financement pour le partenariat de programmation de Télé-Louisiane avec Louisiana Public Broadcasting et 3 millions $ pour l'École Pointe-au-Chien.
Depuis 2018, la Louisiane est le seul État américain membre de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), bien que ce statut n'ait pas encore facilité de soutien pratique au fait français menacé de Louisiane.
Le Président français Emmanuel Macron visitera la Louisiane le 2 décembre
La visite mettra en valeur la Louisiane francophone et sera la première d’un Président français depuis presque 50 ans.
La visite mettra en valeur la Louisiane francophone et sera la première d’un Président français depuis presque 50 ans.
© Rémi Jouan, CC-BY-SA, GNU Free Documentation License, Wikimedia Commons
Will McGrew, PDG/CEO, Télé-LouisianeAprès beaucoup de spéculation, la nouvelle est désormais publique: le Président de la République française Emmanuel macron visitera la Nouvelle-Orléans vendredi le 2 décembre. Téle-Louisiane a annoncé la nouvelle vendredi après une confirmation du Ministère français des Relations Étrangères. On était le premier média louisianais et américain de confirmer la visite du Président.
Le Président Emmanuel Macron sera dans la capitale économique de la Louisiane pendant une journée après sa visite d’État à Washington, DC. Les trois focus de son tour en Ville seront le fait français en Louisiane, le climat et la culture et musique unique de notre État. Parmi des séquences prévues figurent notamment une rencontre avec le Gouverneur John Bel Edwards sur le climat, une déambulation dans le Vieux Carré et un évènement dédié à la Francophonie louisianaise et américaine.
Sur ce point final, Macron annoncera un programme financé par l’État français pour soutenir l’éducation francophone à travers les États-Unis. Des initiatives spécifiques pour la Louisiane francophone n’ont pas été annoncées malgré la relation unique de notre État avec la langue de Molière.
Macron sera le 3e Président français de visiter la Louisiane et le premier dans presque 50 ans—après Charles de Gaulle en 1960 et Valéry Giscard d'Estaing en 1976.
Mise à l’heure le 28 novembre. Plus d’informations à venir.
Feu vert du Gouverneur Edwards pour l'École Pointe-au-Chien
Le Gouverneur John Bel Edwards a signé symboliquement la loi HB261 pour ouvrir la première école franco-indienne et cadienne du pays au centre de la Tribu Pointe-au-Chien.
Le Gouverneur John Bel Edwards a signé symboliquement la loi HB261 pour ouvrir la première école franco-indienne et cadienne du pays au centre de la Tribu Pointe-au-Chien.
Le Gouverneur de Louisiane John Bel Edwards signe HB261 pour ouvrir École Pointe-au-Chien devant des membres du Comité exécutif de la Tribu Indienne Pointe-au-Chien, des élèves de l’école fermée Pointe-aux-Chênes Elementary, le Sénateur étatique Mike Fesi et le Représentant étatique Tanner Magee (Photo de Michelle Matherne, Tribu Indienne Pointe-au-Chien).
Will McGrew, PDG et Rédacteur en chef, Télé-LouisianeLe Gouverneur John Bel Edwards, le plus haut représentant du peuple louisianais, est venu en bas du bayou par hélicoptère vendredi passé pour une cérémonie de signature de la loi HB261 au centre communautaire de la Tribu Indienne Pointe-au-Chien.
Dans un bref discours avant la signature, le Gouverneur a souligné l’importance historique de cette victoire de la Tribu, des gens de Pointe-aux-Chênes en général et de la communauté francophone de toute la Louisiane. Il a aussi remarqué que l’investissement étatique dans des communautés en première ligne face aux ouragans est indispensable pour les protéger pendant cette saison cyclonique et celles du futur.
Ce projet de loi qui autorise l’École Pointe-au-Chien comme une école publique indépendante basée dans le village de Pointe-aux-Chênes avait reçu un soutien unanime dans les deux Chambres de la Législature de Louisiane. L’institution scolaire aura le mandat de maintenir la culture unique de cette communauté franco-indienne et cadienne à travers l’éducation en immersion française.
Tanner Magee, le Speaker Pro Tempore de la Chambre des Députés et le Représentant du district qui inclut Pointe-aux-Chênes, a remercié les leaders de la Tribu Pointe-au-Chien et les autres personnes dans la communauté et à travers l’État qui a contribué au succès de cette loi dont il était l’auteur principal.
Le Sénateur de la région, “Big Mike” Fési, qui a défendu HB261 dans la Chambre haute était aussitte présent à l’évènement au Centre communautaire de la Tribu Pointe-au-Chien.
Parmi des dirigeants et familles invités se trouvaient itou le Président de la Paroisse Terrebonne Gordy Dove, l’ancien Sénateur Marty Chabert, le Chef Indien Albert Naquin de l’Île à Jean Charles et quelques uns des parents qui avaient porté plainte contre le Comité scolaire de Terrebonne pour la fermeture de l’École élémentaire Pointe-aux-Chênes en juin 2021.
Le Comité d’administration de 13 personnes de la nouvelle École Pointe-au-Chien sera élu à majorité par les Tribus franco-indiennes des Paroisses Terrebonne et Lafourche avec une reconnaissance de l’État louisianais : la Tribu Pointe-au-Chien, la Nation Jean Charles Choctaw, la Nation Unie Houma, la Bande Grand Caillou / Dulac de Biloxi-Chitimatcha-Choctaw et la Bande Bayou Lafourche de Biloxi-Chitimatcha.
Les autres 6 membres seront probablement des résidents de Pointe-aux-Chênes (à grande majorité cadienne et franco-indienne) ou des experts louisianais dans l’éducation francophone.
Le Comité sera constitué dans les prochains mois et sera chargé de reconstruire l’École après les dommages de l’ouragan Ida et de préparer l’ouverture de l’École pour dès élèves de la Pointe entre Pre-K et la 4e grade en aout 2023. Le Gouverneur Edwards a mentionné itou la possibilité que l’École pourrait rajouter des grades dans les prochaines années, donnée la grande demande pour l’éducation francophone dans la région.
La Législature approuve à l'unanimité la première école franco-indienne
La loi HB 261 approuvée hier au Sénat facilitera l’ouverture de l’École Pointe-au-Chien en août 2023 pour les familles franco-indiennes et cadiennes des Paroisses Terrebonne et Lafourche.
La loi HB 261 approuvée hier au Sénat facilitera l’ouverture de l’École Pointe-au-Chien en août 2023 pour les familles franco-indiennes et cadiennes des Paroisses Terrebonne et Lafourche.
De gauche à droite: Will McGrew, CEO de Télé-Louisiane et VP de l’École Pointe-au-Chien; Patty Ferguson Bohnee, Tribu Pointe-au-Chien et VP de l’École Pointe-au-Chien; Theresa Dardar, Tribu Pointe-au-Chien; Donald Dardar, Vice-Président de la Tribu Pointe-au-Chien et Président de l’École Pointe-au-Chien; Norby Chabert, ancien Sénateur de Louisiane pour Terrebonne. 31 mai 2022 au Sénat de Louisiane (Télé-Louisiane)
Will McGrew, PDG & Rédacteur en Chef, Télé-LouisianeMisé à jour le 3 juin 2022 à 6:30 pm pour noter le résultat du Comité de Conférence entre les deux Chambres de la Législature.
Dans une situation sans précédent récent dans la politique québécoise, ça parle de la Louisiane dans le débat public au Québec. Le Premier Ministre de cette nation franco-américaine frère l’Honorable François Legault a récemment déclenché cette conversation équand il a défendu à plusieurs reprises la nécessité d’un contrôle québécois sur l’immigration en s’appuyant sur le risque que le Québec devienne “une Louisiane.”
Pendant ce temps-là en Louisiane et encore sans précédent récent, le Comité d’organisation de l’École Pointe-au-Chien finalisait avec des Députés et Sénateurs de Louisiane les détails techniques et démarches administratives pour préparer le vote final dans le Sénat sur la loi HB261 qui autorisera l’ouverture de l’École en août 2023.
Après quelques heures en session, le Sénat a considéré et approuvé à l’unanimité cette loi ambitieuse et attendue depuis longtemps vers 4 pm hier le 31 mai. 35 Sénateurs ont soutenu l’initiative et aucun a voté contre. La Chambre des Députés avait fait pareil en avril avec 97 votes affirmatifs.
L’école sera une institution publique de l’État avec un Comité indépendant nommé à majorité par les Tribus autochtones de la région des bayous au Sud-Est de l’État. Elle sera la première école d’immersion française dans les Paroisses de Terrebonne et Lafourche (à haut pourcentage francophones) et la première école franco-indienne du pays.
L’École Pointe-au-Chien sera basée dans les bâtiments de l’ancien “Pointe-aux-Chênes Elementary School” (Pointe-au-Chien est la version indigène originale du nom). Les enfants de ce village franco-indien et cadien divisé par le Bayou qui porte le même nom y avaient étudié pendant des générations avant sa fermeture soudaine l’année passée par le Comité scolaire de Terrebonne.
L’établissement scolaire est un symbole important pour la Tribu Pointe-au-Chien : elle représente pas seulement un pilier communautaire dans l’histoire récente de ce peuple mais à la fois un souvenir de la discrimination féroce qui leur interdisait d’aller à cette école avant les années 1960s puis les punissait pour parler leur français après leur intégration dans les décennies suivantes.
La loi HB261 a été portée par le Représentant de la Paroisse de Terrebonne et le Speaker Pro Tempore de la Chambre des Députes Tanner Magee avec 18 co-auteurs dont le Président du Sénat Page Cortez de Lafayette et les Députés de Terrebonne et Lafourche Beryl Amedée, Joseph Orgeron et Jerome Zeringue. Le Sénateur "Big Mike” Fesi qui représente aussi cette région a défendu la loi dans la Chambre haute.
La Chambre des Députés a rejeté mercredi le premier juin quelques uns des amendements techniques du Sénat et un Comité de Conférence a été organisé pour résoudre les différences entre les versions votées dans les deux Chambres. La rapport finale des conférenciers des deux Chambres a été soumise jeudi 2 juin 2022.
Après une signature du Gouverneur très probable dans les prochaines semaines, l’École Pointe-au-Chien deviendra une institution officielle de l’État dès juillet 2022 et ouvrira pour des élèves entre Pre-K et la quatrième grade (4th) en août 2023. Dans l’entre-temps, le Comité de direction de l’École sera constitué et sera chargé de bien dépenser son budget de $3 million afin de reconstruire l’établissement après les dommages d’Ida et préparer la (ré)ouverture prévue pour août 2023.
La lutte de cette communauté franco-indienne et leurs alliés à travers l’État est devenue un des causes phares du mouvement louisianiste contemporain et son succès représente le plus grand investissement de l’État louisianais dans son fait français. Une invitation au Gouvernement québécois pour célébrer cette victoire pour la Francophonie nord-américaine est plus que probable.